EPR : EDF révèle un devis impressionnant de 73 milliards d'euros pour la construction de six réacteurs.

EPR : EDF révèle un devis impressionnant de 73 milliards d’euros pour la construction de six réacteurs.

19.12.2025 14:46
2 min de lecture

Devis révisé : une facture portée à environ 73 milliards d’euros

Le 18 décembre 2025, Électricité de France a soumis au comité de direction une nouvelle estimation préliminaire du coût de construction de ses six réacteurs nucléaires de nouvelle génération, EPR2. Selon les chiffres officiels, le coût total est évalué à 72,8 milliards d’euros selon les indices de 2020 (hors frais de financement) pour l’ensemble du programme, qui comprend les sites de Penly, Gravelines et Bugey, rapporte TopTribune.

Ce chiffre a été approuvé par la direction d’EDF, mais il doit encore être audité au premier trimestre de 2026 par la Délégation interministérielle chargée du nouveau nucléaire. EDF envisage également de prendre une décision finale d’investissement d’ici la fin de l’année 2026, après une analyse et une validation des mécanismes de financement convenus avec l’État et la Commission européenne.

Pourquoi une telle hausse du coût ?

Par rapport aux prévisions précédentes, ce nouveau montant représente une augmentation significative. En 2022, le chiffrage initial se montait à 51,7 milliards d’euros pour les six réacteurs. Une réévaluation en 2023 avait déjà revu ce chiffre à 67,4 milliards d’euros. La révision actuelle à 72,8 milliards d’euros représente donc une hausse d’environ 40 % par rapport à l’évaluation initiale.

Cette augmentation s’explique principalement par :

1) Une provision importante pour les risques
EDF a inclus dans cette estimation des marges de sécurité accrues pour se prémunir contre les imprévus industriels, logistiques et techniques liés à un chantier de cette envergure.

2) Des efforts d’optimisation à concrétiser
L’entreprise évoque la mise en place de plusieurs “pistes d’économies” inspirées des expériences acquises lors des projets EPR précédents (comme ceux de Flamanville ou Hinkley Point), en vue de simplifier la construction et de mieux gérer les délais.

Cependant, malgré ces ambitions de maîtrise des coûts, des experts externes soulignent l’incertitude concernant le respect de la trajectoire budgétaire, notamment si l’on prend en compte les intérêts et les éventuels retards.

Un chantier lourdement financé et encadré, mais risqué

Pour alléger la charge financière et assurer le bon déroulement du programme, plusieurs dispositifs de soutien public sont envisagés :

  • Un prêt à taux réduit de l’État, couvrant au moins la moitié des dépenses de construction.
  • Un contrat de différence (CfD) d’une durée de 40 ans, garantissant un tarif de vente pour l’électricité.
  • Une répartition des risques entre l’État et EDF.

Cependant, ces mécanismes doivent encore obtenir l’approbation de la Commission européenne, un passage obligatoire pour valider définitivement cet investissement.

Quels enjeux pour la production d’électricité et l’économie française ?

La construction des six réacteurs EPR2 s’inscrit dans une démarche plus vaste, visant à maintenir et à renouveler le parc nucléaire français. Actuellement, ce dernier contribue largement à la production d’électricité du pays, tout en répondant à la croissance prévue de la demande, notamment due à l’essor des centres de données et à l’électrification de l’économie.

EDF table aussi sur une baisse de 30 % du coût unitaire entre le premier et le dernier réacteur, grâce à la construction en série et aux leçons tirées des premières unités.

Risques et erreurs à éviter : leçons du passé

La récente histoire des EPR en Europe révèle que ces projets sont souvent confrontés à des défis significatifs, comme l’EPR de Flamanville qui a connu d’importants retards et des surcoûts conséquents, avec des coûts finaux dépassant largement les prévisions initiales.

Ces expériences antérieures ont suscité des inquiétudes parmi les professionnels de l’industrie et les analystes concernant la capacité d’EDF à maîtriser les budgets de ces mégachantiers. Malgré cela, EDF insiste sur le fait que les enseignements tirés des travaux antérieurs sont désormais intégrés dans la planification du programme EPR2.

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