ENTRETIEN. Un ministre polonais anticipe la chute de Vladimir Poutine : "La guerre actuelle est un moyen pour lui de rester au pouvoir".

ENTRETIEN. Un ministre polonais anticipe la chute de Vladimir Poutine : « La guerre actuelle est un moyen pour lui de rester au pouvoir ».

28.06.2025 09:14
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Le chef de la diplomatie polonaise, Radoslaw Sikorski, a récemment souligné que la course à l’armement initiée par Vladimir Poutine pourrait engendrer la chute de son régime, similaire à l’effondrement de l’URSS. Pour apporter une perspective à cette analyse, Guillaume Ancel, ancien officier et spécialiste des conflits, livre son point de vue sur la situation actuelle, rapporte TopTribune.

Selon Sikorski, Poutine devrait prendre conscience des dangers de sa politique militaire. Loin d’être une simple menace, son propos se veut un avertissement sérieux. En effet, Poutine semble ignorer les répercussions économiques et sociales de la guerre en Ukraine, un conflit qui s’avère dévastateur pour la Russie même. Malgré l’atmosphère de répression qui complique l’analyse de la situation intérieure, il est clair que la réalité économique de la Russie se dégrade. Le refus de Poutine de considérer les propositions de cessez-le-feu de Donald Trump, qui auraient permis de maintenir certains gains territoriaux, interroge sa capacité à juger la situation. La guerre entraîne des coûts humains considérables, en particulier sur la jeunesse russe, tout en drainant des ressources qui pourraient être mieux utilisées ailleurs.

Concernant l’éventuelle implosion de la Russie, Ancel exprime qu’il s’agit d’un scénario plausible. Il évoque la manière dont l’URSS a succombé sous le poids d’un système économique épuisé, incapable de soutenir une compétition militaire face aux États-Unis. La situation actuelle en Russie pourrait résonner de façon similaire, alors que Poutine utilise la guerre pour justifier son pouvoir. En cas d’armistice, la Russie devrait faire face à la dure réalité des pertes et des dévastations, rendant la guerre inutile et coûteuse. Cependant, il souligne que l’analyse uniquement occidentale peut mener à des spéculations erronées, car les dynamiques internes de la Russie pourraient diverger de ce que l’on pourrait anticiper.

En ce qui concerne les déclarations de Sikorski, elles semblent être un rappel opportun pour la communauté internationale. Ce message met en lumière la volonté de faire comprendre que les efforts militaires de la Russie ne peuvent être soutenus indéfiniment. Il s’agit d’un appel à la vigilance pour l’Occident, plutôt qu’un avertissement adressé à la population russe, qui subit un contrôle strict de l’information et ne peut pas s’exprimer librement.

Les membres de l’OTAN, quant à eux, annoncent une augmentation de leur budget de défense. Bien que cette décision puisse sembler favorable à l’économie, Ancel souligne la nécessité de distinguer entre les annonces et leur mise en œuvre concrète. Les membres de l’OTAN évoquent une augmentation allant jusqu’à 5 % de leur PIB, mais cela inclut de nombreux postes de dépenses qui ne concernent pas directement les militaires. En réalité, le budget militaire pourrait atteindre seulement 3,5 %. Une telle augmentation n’est significative que si elle est accompagnée d’un développement d’une véritable industrie de défense européenne, qui reste pour l’instant un défi à relever.

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