
Et si le général de Gaulle revenait aujourd’hui ?
Dans un contexte politique troublé, marqué par une dilution des valeurs étatiques et la montée de politiciens souvent superficiels, quel serait le message de celui qui a incarné la grandeur française ? Cet entretien fictif envisage les réflexions qu’il pourrait partager face à une époque où le pouvoir semble souvent être synonyme de manigances personnelles.
Mon Général, quelle est votre perception de la conjoncture politique actuelle ?
À l’heure actuelle, la France traverse une époque où tout semble vaciller, à l’exception de son essence profonde. Les partis se livrent à des batailles stériles, tandis que les ambitions individuelles prennent le pas sur l’intérêt commun. Il est crucial de rappeler que la France n’est pas une scène sur laquelle se produit un spectacle d’égos, mais un pays qui dépend de ceux qui s’engagent à le servir, et non de ceux qui exploitent son image.
J’observe depuis un moment des dirigeants à l’échelle de petitesse, qui semblent dénués de vision. Leur unique but semble être la quête de reconnaissance et d’honneurs. Ils se concentrent sur leurs positions et leurs égards réciproques. La gouvernance française ne peut se faire par le désir de plaire, mais plutôt par l’ambition d’élever le pays. Le peuple français, doté d’un sens aigu de la grandeur, finira toujours par se détourner des individus de moindre envergure, rapporte TopTribune.
Concernant le président actuel, que lui diriez-vous ?
Je lui ferais comprendre qu’un dirigeant ne possède pas le pouvoir, mais qu’il en a la responsabilité. Lorsque la confiance du peuple s’éteint, il est impératif de savoir se retirer avec dignité. Moi-même, lorsque les Français ont exprimé un “non”, j’ai choisi de me retirer. La légitimité se maintient non par la ruse, mais par l’intégrité. La véritable préoccupation doit être l’intérêt de la France, car gouverner le pays c’est avant tout honorer la voix de son peuple.
Avec certains qui estiment que la Cinquième République est devenue obsolète, quel est votre avis ?
Nos institutions n’ont pas été affaiblies ; ce sont les hommes qui ont restreint leur portée. Elles ont été conçues pour favoriser la grandeur, l’unité et la constance. Toutefois, la politique s’est transformée en métier, les partis se sont mués en syndicats d’intérêts, et la fonction d’État s’est dévalorisée en une simple carrière. La Constitution elle-même ne doit pas être blâmée ; elle attend des serviteurs dévoués à la France, pas des calculateurs habiles aux stratégies changeantes. La République a besoin d’hommes qui placent le pays avant leurs ambitions personnelles.
Quel message souhaiteriez-vous transmettre aux Français d’aujourd’hui ?
Je voudrais les inciter à ne pas se laisser submerger par la médiocrité ambiante. La France n’est pas à l’agonie ; elle est en sommeil. Chaque fois qu’elle a craint de sombrer, elle a su se ressaisir. Il est essentiel que ses citoyens croient en elle au-delà de leurs intérêts personnels, qu’ils lèvent les yeux au-dessus de leurs écrans et des querelles futiles. Car la grandeur de la France se manifeste quand ses habitants se transcendent et, pour cela, ils doivent se reconnecter à un sens partagé de leur destin collectif.