La diminution des DAB en France soulève de nombreuses interrogations quant à l’avenir des retraits d’espèces. Malgré le besoin persistant d’argent liquide chez de nombreux consommateurs, les autorités encouragent le développement d’alternatives telles que le cashback pour compenser la réduction du nombre de DAB, rapporte TopTribune.
Réduction des DAB : implications pour les usagers
Le parc des DAB en France a enregistré une chute significative de 15 % entre 2018 et 2024, représentant environ 10 000 automates disparus. Cette réduction est particulièrement marquée dans des municipalités de plus de 2 000 habitants, un fait qui peut étonner compte tenu de l’importance que revêt l’argent liquide pour une frange non négligeable de la population. Plusieurs mesures devraient être mises en œuvre d’ici 2026 pour faire face à cette problématique.
L’usage des espèces : une tendance actuelle
Selon la Banque de France, l’usage des règlements en espèces pour les dépenses courantes a chuté de 33 % en 2012 à 19 % en 2024. Cette tendance s’est accentuée suite à la pandémie de Covid-19, où la carte bancaire est devenue largement privilégiée, même pour des montants minimes, illustrant l’importance croissante des paiements électroniques. Toutefois, malgré cette transition vers les nouveaux moyens de paiement, les espèces conservent un rôle clé dans les habitudes financières.
Au lieu d’obliger les établissements bancaires à conserver des DAB peu rentables, les autorités favorisent l’émergence de solutions de cashback, permettant de retirer des liquidités lors d’achats en magasin. Cette transformation du paysage monétaire vise à réduire les coûts d’exploitation tout en s’adaptant aux besoins des utilisateurs. Bien que le cashback soit autorisé en France depuis 2018, son utilisation reste limitée, principalement en raison de plafonds restrictifs et d’un manque d’incitations pour les commerçants.
Initiatives législatives et évolution à l’échelle européenne
Le député socialiste Pierrick Courbon a proposé une loi visant à rendre le cashback plus attrayant, suggérant d’augmenter le plafond de retrait de 60 € à 150 €, tout en introduisant des incitations fiscales pour inciter davantage de distributeurs à adopter ce service. De plus, La Poste pourrait se voir confier une nouvelle mission pour garantir la disponibilité de l’argent liquide en élevant des DAB dans les zones où l’accès est limité.
Sur le plan européen, la révision de la Directive sur les services de paiement (DSP3) prévoit de permettre aux magasins de fournir des espèces jusqu’à 150 € sans obligation d’achat. Ces mesures devraient être formellement approuvées d’ici la fin de 2026.
Accès aux espèces via la carte CB : perspectives à venir
Le système de paiement par carte CB en France travaille également à améliorer l’accès aux espèces. À l’heure actuelle, seulement quelques clients de certaines banques, telles que le Crédit Mutuel, le Crédit Agricole et La Banque Postale, peuvent accéder à des points d’accès dédiés. Un projet est en cours pour élargir ces 27 000 points d’accès à l’ensemble des 76 millions de cartes CB en circulation dans le pays, avec des tests prévus pour le premier semestre 2026.