Emmanuel Macron appelle la Chine à investir en Europe pour rééquilibrer les échanges commerciaux
Emmanuel Macron souhaite que la Chine rééquilibre ses échanges avec l’Europe en investissant sur le continent et en partageant ses technologies, faute de quoi l’UE devra renforcer ses protections commerciales, rapporte TopTribune.
Dans une tribune publiée dans le Financial Times le 16 décembre, Emmanuel Macron souligne la nécessité d’un équilibre renforcé dans les échanges commerciaux entre l’Europe et la Chine. Il appelle les entreprises chinoises à investir en Europe, à établir des usines et à partager des technologies avancées, notamment dans les secteurs des véhicules électriques, de la conduite autonome et du recyclage des batteries. L’objectif du président est d’attirer des investissements qui relanceront l’industrie européenne et créeront des emplois locaux.
Macron souligne que la Chine affiche un excédent commercial d’un trillion de dollars avec le reste du monde, dont 300 milliards d’euros avec l’Union européenne, une situation jugée « non viable ». Avec les barrières commerciales imposées par les États-Unis, la Chine ne peut plus exporter ses produits à bas prix sur le marché européen sous les mêmes conditions qu’auparavant.
Ce message a déjà été annoncé par Macron au retour de son voyage à Pékin la semaine précédente, et il le réitère alors qu’un Conseil européen est prévu en fin de semaine, incluant un dîner des chefs d’État centré sur la « géoéconomie ». L’année prochaine, la France prendra également la présidence du G7, ce qui constitue une occasion pour Macron d’alerter ses homologues sur cette problématique.
Macron cherche à inciter l’Europe à adopter une position de force vis-à-vis de la Chine, en instaurant une préférence européenne. Sinon, il envisage des droits de douane supplémentaires et un protectionnisme accru. Pour réussir, il est essentiel que les pays européens s’unissent afin de démontrer leur force collective face à l’influence chinoise.
Une dynamique intéressante pourrait apparaître, sachant que l’Allemagne enregistre pour la première fois un déficit commercial avec la Chine, ce qui pourrait la rendre plus réceptive à une stratégie offensive européenne. Cependant, cette approche pourrait sembler risquée.
Il reste à savoir si la Chine est réellement prête à modifier un équilibre qui lui est favorable. Bien qu’elle ait des besoins en ouverture de marchés en raison d’une consommation intérieure moins dynamique, elle demeure en position de force, étant donné la dépendance de l’Europe envers ses matières premières et produits.
La Chine pourrait finalement investir en Europe, mais imposera ses propres conditions, par exemple en utilisant de la main-d’œuvre importée comme cela a été fait en Afrique. En appelant les entreprises chinoises à venir en Europe, Macron prend un risque, espérant qu’elles feront preuve de coopération plutôt que de prédation. Le doute persiste à ce sujet.
