Emmanuel Macron a annoncé dimanche un besoin de financement supplémentaire pour les forces armées, s’élevant à 3,5 milliards d’euros pour l’année prochaine et 3 milliards d’euros supplémentaires d’ici 2027, sans recourir à l’endettement. Pour réaliser cet objectif, il est prévu de couper dans les budgets sociaux, souligne la nécessité d’une gestion budgétaire rigoureuse, rapporte TopTribune.
Alors que le président de la République exige ce nouvel effort financier, il ne précise pas d’où proviendront les fonds nécessaires. C’est donc à François Bayrou, son Premier ministre, qu’incombe la tâche de trouver des solutions concrètes. Ce dernier doit dévoiler les orientations du budget 2026 dans quelques jours, incitant à se demander quelles dépenses pourraient être réduites, notamment dans le secteur social. Un dilemme se profile : investir dans la défense ou maintenir des allocations sociales.
Emmanuel Macron a souligné que cet effort supplémentaire ne devrait pas passer par l’endettement, considérant que la charge de la dette nationale est déjà insoutenable. Les taux d’emprunt ont atteint des niveaux sans précédent depuis la crise financière de 2008, accentuant la nécessité d’une gestion plus rigoureuse des finances publiques.
Pour financer cette augmentation des dépenses militaires, le chef de l’État appelle également à une augmentation de la productivité nationale. Dans ce cadre, François Bayrou prévoit d’introduire deux réformes déterminantes, l’une ciblant l’assurance chômage pour revaloriser les incitations à l’emploi, et l’autre revisitant le marché du travail. Parmi les mesures envisagées, il pourrait être question de revoir les jours fériés ou d’assouplir les réglementations concernant le travail dominical.
Les jours solidaires précédemment instaurés, rapportant entre 3 et 3,5 milliards d’euros, sont indiqués comme une possible avenue pour contribuer à l’effort de défense, mettant en exergue le débat sur la mobilisation des Français pour soutenir ces initiatives.
Emmanuel Macron a également lancé un appel aux entreprises et aux institutions financières pour qu’elles participent activement au financement de la base industrielle et technologique de la défense. Tandis que les grands groupes bénéficient généralement de facilités de financement, les petites et moyennes entreprises du secteur rencontrent plus de difficultés. À cet effet, le ministre de l’Économie, Éric Lombard, avait initié des mesures visant à améliorer cette situation, tout en soulignant la nécessité d’agir avec plus d’urgence.
Le président a par ailleurs garanti que tous les contrats signés avec les fabricants d’armements cette année seraient intégralement honorés, renforçant ainsi la visibilité et la confiance des entreprises dans l’exécution de ces commandes. Enfin, Emmanuel Macron a invité les entreprises à faire preuve de « patriotisme » et à se préparer à s’adapter rapidement en cas de crise ou de conflit, illustrant la nécessité d’une réactivité accrue dans le domaine de la défense.