La société xAI, spécialisée dans l’intelligence artificielle et fondée par Elon Musk, vient d’achever une levée de fonds remarquable. Son objectif ? Réduire l’écart avec OpenAI et s’imposer sur la scène internationale de l’IA. Toutefois, au-delà des milliards levés, la crédibilité demeure un défi majeur., rapporte TopTribune.
xAI : Une levée de fonds de 10 milliards de dollars pour rattraper les leaders
xAI ne se contente plus de petites ambitions. Selon les informations fournies par Morgan Stanley, le laboratoire d’Elon Musk a obtenu une levée de fonds de 10 milliards de dollars (environ 9,3 milliards d’euros). La moitié de ce montant provient de dettes et d’obligations, tandis que l’autre moitié a été investie par des financeurs privés. En cumulé, xAI a généré 17 milliards depuis sa création.
Le but de cette initiative ? Dépasser OpenAI, évalué à 300 milliards de dollars, ainsi que d’autres concurrents tels qu’Anthropic (61,5 milliards) ou Google DeepMind, déjà solidement implantés dans le domaine de l’intelligence artificielle.
Les fonds récoltés serviront principalement à deux fins : faire fonctionner Colossus, un supercalculateur établi à Memphis, et poursuivre le développement de Grok, son propre chatbot.
Colossus est situé dans une ancienne usine Electrolux et est déjà équipé de 200 000 GPU Nvidia et AMD, avec un objectif d’un million d’unités, conforme aux ambitions de xAI. Il s’agit d’un projet titanesque, tant sur le plan physique que technique.
Ce déploiement devrait assurer à xAI une capacité de calcul suffisante pour rivaliser avec les grandes entreprises du secteur. Musk espère qu’une telle vitrine technologique suffira à imposer ses modèles.
Elon Musk : Une réputation qui fait hésiter les entreprises
En matière d’intelligence artificielle, la version 3 de Grok a été lancée en février 2025. L’assistant est intégré à X (anciennement Twitter), racheté par xAI en mars 2025. Musk le décrit comme « sans filtre » et « axé sur la vérité maximale ».
Malheureusement, cette approche n’a pas toujours été bénéfique. Plusieurs réponses données par l’IA ont été controversées, notamment celles touchant à des sujets sensibles comme le prétendu « génocide blanc » en Afrique du Sud ou le conflit Israël-Iran. Grok a également révélé des faiblesses techniques, telles que sa vulnérabilité face à des manipulations à des fins abusives, un phénomène connu sous le nom de jailbreaking.
Une nouvelle version, Grok 4, est attendue après le 4 juillet. Il reste à voir si elle parviendra à corriger les lacunes de la version actuelle.
Malgré l’ampleur du projet, Grok peine à s’imposer dans le monde des entreprises. Une étude menée par Netskope démontre qu’avant février, à peine 2,6 % des entreprises utilisaient Grok. Plus préoccupant encore, 30 % des entreprises ont décidé de bloquer cet outil, bien qu’il soit accessible via le cloud Azure de Microsoft.
À l’inverse, ChatGPT est omniprésent avec 79 % d’utilisation en Europe, suivi par Google Gemini (54 %), GitHub Copilot (41 %) et Claude (31 %). Le principal obstacle ? L’image d’Elon Musk. « La réputation d’Elon Musk crée une certaine appréhension », observe Ray Canzanese, le directeur de recherche chez Netskope.
Pour s’imposer, xAI doit donc prouver que son offre va au-delà de la simple puissance ; elle doit surtout établir un climat de confiance.
