Annoncé en septembre 2023, ce stage a été mis en place pour éviter que les élèves ne partent en vacances avant l’heure. Le hic, c’est que les entreprises ne sont pas preneuses.
À trois semaines de la date butoir, 25% des élèves de Seconde ont trouvé un stage en cette fin de mois de mai, a appris mardi 28 mai France Culture de sources syndicales. Annoncé en septembre 2023, ce nouveau stage obligatoire de deux semaines, du 17 au 28 juin, doit s’effectuer en entreprise, dans une association ou dans un service public. Il a été mis en place pour que les élèves de Seconde en filières générale et technologique ne partent pas en vacances avant la fin de l’année scolaire. Alors qu’il était ministre de l’Éducation, Gabriel Attal, avait en effet souhaité s’atteler à une « véritable reconquête du mois de juin ».
Sauf que les élèves peinent à trouver des offres. Cette situation est encore plus compliquée pour les élèves en zone rurale et en réseau d’éducation prioritaire, déplore la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE). Son président, Grégoire Ensel, constate ainsi que « beaucoup de familles n’ont pas ce réseau amical professionnel ». Il assure que de nombreux élèves « aimeraient avoir un stage pour être avocat ou dans une entreprise de proximité » mais « ne trouvent pas » et « cherchent encore » en cette fin du mois de mai. « Ça va se résumer par des stages Netflix, Amazon Prime ou Disney + », soit « clairement sur le canapé pendant quinze jours », regrette-t-il.
Les syndicats plaident plutôt pour un projet pédagogique
Le ministère de l’Éducation refuse de commenter ces chiffres. Il met plutôt en avant la plateforme « 1 jeune, 1 solution » et rappelle que les élèves qui se retrouveront sans stage pourront toujours venir dans leur établissement. Sur ce dernier point justement, les syndicats craignent qu’il n’y ait pas assez de personnels pour accueillir ces lycéens. Olivier Beaufrère, secrétaire national du SNPDEN (Syndicat national des personnels de direction de l’Éducation nationale) explique ainsi qu’il y aura « l’organisation du baccalauréat du 14 au 21 juin pour les épreuves écrites », « des enseignants seront ensuite en correction », puis se tiendront les épreuves orales « du français et du Grand Oral » et enfin les « sessions de rattrapage ». Cela mobilisera du personnel « pratiquement jusqu’au 11 juillet », il « sera donc impossible de pouvoir accueillir de manière régulière les élèves sur cette période », ajoute-t-il.
Les syndicats demandent donc à la ministre Nicole Belloubet plus de concertation pour que ces stages soient mieux organisés l’année prochaine. Ils plaident également pour que ces stages aient un véritable objectif pédagogique et ne soient pas uniquement organisés pour occuper les élèves en fin de troisième trimestre.