
La croissance de l’économie française a montré un léger rebond, enregistrant une augmentation de +0,3 % entre avril et juin 2025, selon les statistiques publiées ce 30 juillet 2025 par l’Insee. Ce résultat surpasse les prévisions qui table sur une hausse de seulement +0,2 %. Bien que ce chiffre demeure modeste, il apporte une lueur d’espoir à une économie qui patine depuis plusieurs mois, rapporte TopTribune.
Croissance française : une impulsion venue des stocks, pas de la consommation
Il est évident que si la croissance est présente, elle n’est pas le fruit de la consommation des ménages ni de l’investissement des entreprises. C’est principalement grâce aux fluctuations des stocks que l’économie a enregistré +0,5 point de croissance, équivalent au trimestre précédent. En d’autres termes, l’activité économique est soutenue surtout par le remplissage des entrepôts. La demande intérieure finale, hors variations de stocks, stagne complètement, ne contribuant rien à la croissance. La consommation des ménages progresse à peine (+0,1 %), tandis que l’investissement continue de reculer avec une baisse de –0,3 %. Ainsi, les moteurs traditionnels de la croissance restent au point mort.
Quant au commerce extérieur, il pèse lourdement sur la croissance: avec une contribution de –0,2 point, après une chute de –0,5 point au début de 2025. Bien que les exportations aient montré une légère amélioration (+0,2 % après un recul de –1,1 %), les importations repartent à la hausse (+0,8 %). En conséquence, la balance commerciale reste défaillante. Plus en détail, les importations de raffinage explosent (+11,8 %), tout comme celles de matériels de transport (+5,6 %). Le secteur aéronautique, toujours en forte demande de pièces étrangères, demeure déterminant.
Lombard perçoit un signal positif, tandis que les économistes modèrent leur enthousiasme
Du bon côté, la production industrielle a connu une hausse de 0,2 % pour le trimestre, identique à celle enregistrée au début de l’année. Cette performance est portée principalement par le secteur aéronautique, qui a vu une augmentation de +4,8 % pour les matériels de transport. En revanche, le secteur des raffineries chute de façon significative (–10,6 %), tout comme l’agroalimentaire, qui recule de –2,0 %. La construction reste stable, alors que les services marchands affichent une belle progression (+0,6 %), incluant l’hôtellerie-restauration, le commerce et les services aux entreprises, ce qui contribue à soutenir l’activité, bien que cela ne compense pas complètement les faiblesses observées dans d’autres domaines.
Éric Lombard, ministre de l’Économie, y voit un signe prometteur : « C’est vraiment une bonne nouvelle », a-t-il affirmé sur RTL, louant la « résilience » des entreprises françaises. Il ajoute que « les conditions sont réunies pour qu’elles poursuivent leurs investissements et leur développement ». Cependant, Stéphane Colliac, économiste chez BNP Paribas, tempère cet optimisme dans une interview pour Le Figaro: « Ce chiffre demeure le reflet d’une croissance relativement faible », avertit-il, rappelant que la confiance des ménages reste fragile, avec un taux d’épargne qui atteint 18,8 %, un niveau significatif en dehors des périodes de crise.