De nombreux établissements scolaires ont été dégradés par les émeutes qui ont eu lieu en Nouvelle-Calédonie, en mai dernier.
Les élèves de Nouvelle-Calédonie, où le calendrier scolaire diffère de l’Hexagone, reprennent le chemin de l’école, lundi 17 février. Une rentrée dans un contexte difficile : plusieurs établissements ont été incendiés pendant les émeutes et ne rouvriront pas leurs portes. La préparation de la rentrée a été un véritable défi, tant les émeutes des mois de mai-juin ont chamboulé la société calédonienne. « Près de 1 000 élèves ont quitté le territoire, soit l’équivalent d’une trentaine de classes. Des centaines d’autres ont quitté Nouméa et l’agglomération pour la province Nord et la province des Iles, où il a fallu ouvrir des classes », explique le vice-recteur de l’académie de Nouméa, Didier Vin-Datiche. Des parents d’élève s’inquiètent également de la disparition de certaines aides, dans un contexte économique difficile.
C’est un jour de rentrée presque comme les autres pour ces élèves du lycée Petro Attiti à Nouméa. Presque, parce que leur établissement a été incendié en mai dernier. C’est donc sur les bancs d’une ancienne école maternelle qu’ils seront assis une partie de l’année. Jean-Luc Barnier, le proviseur de l’établissement, raconte cette situation compliquée : « Lors des événements de mai dernier, le lycée a été envahi, saccagé et partiellement détruit. Donc, on a pu récupérer, pour cette rentrée, une partie des ateliers. Mais les cours d’enseignement généraux ont lieu dans cette annexe. »
« La cantine ça va, mais les fournitures… »
Le collège de Rivière Salée, incendié lui aussi, ne rouvrira pas du tout ses portes. Certains enfants se lèvent donc à 5 heures du matin, faute de pouvoir être scolarisés dans leur quartier, et doivent prendre un transport privé car les transports en commun font défaut. Un tarif a été négocié, mais il est loin d’être à la portée de toutes les familles de ce quartier populaire.
Des aides ont également été revues à la baisse, mettant en difficulté des parents d’enfants boursiers, comme Anna : « C’est très dur, quand tu n’en as qu’un qui travaille. La cantine ça va, mais les fournitures… C’est très très dur. Mais je me suis bien arrangée avec la dame et mon fils, il va faire sa rentrée à 13h30. »
« Une trentaine d’enfants dont les inscriptions ont été refusées »
L’allocation de rentrée scolaire accordée par la province sud a par ailleurs été supprimée. Une polémique s’est aussi créée autour des inscriptions scolaires, refusées à certains parents en province sud où se trouve Nouméa, la capitale. Une situation explosive qui ouvre la voie à la déscolarisation, pour le président de l’Union des groupements de parents d’élèves, Jean-France Toutikian : « Ce sont des refus d’inscription des enfants en maternelle, quand les parents n’ont pas une quittance d’eau ou d’électricité à leur nom. Or, ici en Calédonie, surtout avec la crise, beaucoup de jeunes couples vivent chez les parents. On a une trentaine d’enfants qui ont été refusés, dont les inscriptions ont été refusées. »
Face à ces difficultés, certains parents ont décidé d’inscrire leurs enfants ailleurs, parfois dans leur village d’origine, à plusieurs centaines de kilomètres de la capitale, Nouméa. D’autres envisagent des recours en justice.