Droits de douane : suppression de l'exemption douanière entraîne une chute des échanges vers les États-Unis.

Droits de douane : suppression de l’exemption douanière entraîne une chute des échanges vers les États-Unis.

08.09.2025 16:33
2 min de lecture

Le 29 août 2025 a marqué une étape décisive pour le commerce international. Avec l’abrogation du régime « de minimis » exemptant de droits de douane les envois d’une valeur inférieure à 800 dollars, Washington a provoqué une série d’événements : 88 acteurs postaux ont suspendu leurs opérations, entraînant une diminution de plus de 80 % des envois vers les États-Unis, rapporte TopTribune.

Une mesure protectionniste aux conséquences immédiates

Le décret signé par Donald Trump le 30 juillet, entré en vigueur un mois après, a mis fin à une pratique touchant annuellement plus d’un milliard de colis. D’après l’Union postale universelle, le trafic postal vers les États-Unis a connu une baisse de 81 % dès la première semaine suivant l’application de cette nouvelle règle. Les principales organisations postales en Europe, en Amérique latine et en Asie n’ont pas pu adapter leur système de collecte et de transfert des droits de douane à temps, entraînant une suspension massive des envois.

L’administration américaine défend cette décision par la nécessité de lutter contre la fraude, le contournement fiscal et des préoccupations en matière de sécurité. Donald Trump a affirmé vouloir « terminer une faille catastrophique permettant, entre autres, d’éviter des droits de douane et de faire passer des opioïdes synthétiques, ainsi que d’autres produits dangereux ».

Un séisme pour l’e-commerce mondial

Les implications économiques sont considérables. En 2024, environ 1,36 milliard de colis, représentant 64,6 milliards de dollars, avaient profité de cette exemption. Désormais, des droits de douane standards, variant de 10 % à 50 % selon le pays d’origine, ainsi que des montants forfaitaires de 80 à 200 dollars par colis, s’appliquent. Les seuls envois entre particuliers d’une valeur inférieure à 100 dollars demeurent exempts de cette taxation.

Les entreprises de taille intermédiaire et les plateformes de commerce en ligne subissent un impact immédiat des droits de douane. Alors que leurs marges sont déjà sous pression en raison de la concurrence et des coûts logistiques, cette nouvelle taxe pourrait anéantir leur rentabilité. Les commerçants n’ayant qu’une approche fluide du marché américain doivent maintenant réévaluer leurs stratégies, tandis que les consommateurs américains font face à des augmentations de prix significatives pour les biens importés.

Les répercussions sur la gouvernance internationale

Au-delà des chiffres, cette décision américaine remet en question le rôle des organismes multilatéraux. L’Union postale universelle, en tant que garant des normes postales mondiales, se trouve affaiblie par cette initiative unilatérale de Washington. Plusieurs nations envisagent déjà des mesures réciproques, notamment des augmentations des tarifs postaux pour les expéditions en provenance des États-Unis.

Cette action s’inscrit dans une stratégie protectionniste plus large, risquant de raviver les tensions commerciales entre différentes zones économiques. L’Organisation mondiale du commerce pourrait être sollicitée, mais le précédent établi par la suppression de l’exemption douanière pourrait légitimer d’autres mesures unilatérales. À moyen terme, la régionalisation des échanges postaux et commerciaux pourrait s’accélérer, compromettant la fluidité des transactions internationales qui avait prévalu avec l’expansion du commerce numérique.

Des secteurs stratégiques particulièrement touchés

La fin de cette exemption affecte vivement plusieurs segments cruciaux de l’e-commerce. Le secteur du textile et des accessoires de mode, dont les valeurs unitaires se situent souvent en dessous du seuil de 800 dollars, voit ses coûts de distribution exploser, réduisant la compétitivité des marques écologiques émergentes en Europe et en Asie, ce qui était en substance l’objectif affiché par Donald Trump. L’électronique grand public, notamment les petits appareils et accessoires, est également affectée, avec des droits de douane atteignant jusqu’à 200 dollars par colis, un surcoût souvent dissuasif pour de nombreux consommateurs.

Enfin, les cosmétiques, un secteur d’exportation dynamique vers les États-Unis, subissent des droits de douane de 15 à 25 %. Cela pourrait détourner une part significative de la demande vers des circuits de distribution nationaux. Cette redistribution sectorielle illustre la portée stratégique de la décision américaine, dépassant le simple cadre postal pour transformer des pans significatifs du commerce international.

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