
Dès ce vendredi, les États-Unis mettront en œuvre des tarifs douaniers, dont certains seront particulièrement élevés, selon le pays ou le secteur concerné. Cette démarche constitue une pression économique sans précédent, orchestrée par Donald Trump, rapporte TopTribune.
Le jeudi 31 août, Trump a réaffirmé son désir d’augmenter les droits de douane sur les importations, à la veille de l’échéance du 1er août qu’il avait lui-même fixée pour conclure des accords commerciaux. Selon lui, la mise en place de ces droits de douane rendra « les États-Unis GRANDS et RICHES à nouveau », a-t-il déclaré sur sa plateforme Truth Social.
Le 1er août marquera l’application de plusieurs surtaxes sur de nombreux partenaires commerciaux des États-Unis, avec des augmentations variant de 11 % à 50 %, selon l’origine des produits. Certaines taxes, comme celle sur le cuivre, atteindront même 50 %. « Ce sera fait vendredi », a précisé Howard Lutnick, le secrétaire au Commerce. « Le 1er août, ces taux seront établis et il n’y aura plus de discussions à ce sujet. »
Une stratégie floue
Pour près de 80 nations, y compris les 27 membres de l’Union européenne, la hausse des droits de douane prendra effet dès ce vendredi. Des accords ont été conclus avec l’UE, le Japon, le Royaume-Uni, le Vietnam, l’Indonésie et les Philippines, permettant des surtaxes moins élevées que prévu initialement.
Toutefois, ces accords n’en sont souvent qu’à des stades de négociation, sans documents officiels signés. La Maison Blanche adopte une approche volontairement vague pour mettre en avant ces « réussites ». Ainsi, les produits européens seront taxés à 15 %, tandis que le taux prévu en avril dernier était de 20 %.
Le Brésil sera le plus durement impacté, avec une surtaxe de 50 % en réponse aux actions judiciaires contre son ancien président Jair Bolsonaro, perçu par Trump comme une « chasse aux sorcières ». Un décret en ce sens a été signé mercredi et sera effectif à partir du 6 août.
Développement d’accords avec la Corée du Sud, le Mexique et Taïwan
Les produits indiens, à compter du 1er août, seront soumis à des droits de douane de 25 %, une pénalité supplémentaire étant envisagée en raison de l’importation de pétrole russe par l’Inde, a mentionné le président américain.
Pour l’heure, aucune entente n’a été conclue avec le Canada, dont l’économie est fortement tributaire de celle des États-Unis. La décision d’Ottawa de reconnaître l’État de Palestine complique les perspectives d’accord commercial avec Washington, selon Trump.
La Corée du Sud, tout en étant un allié stratégique de Washington, a récemment obtenu un accord pour des droits de douane de 15 % sur ses exportations vers les États-Unis, un taux bien inférieur aux 25 % initialement envisagés par Trump. La présidence sud-coréenne a également confirmé que les droits sur les automobiles, produit phare de ses exportations, demeureront à 15 %.
Taïwan, menacé d’un taux de 32 % sur ses biens et de nouvelles taxes sur les semi-conducteurs, vit aussi des développements positifs. Ses représentants ont indiqué avoir établi un « certain consensus » avec les États-Unis, sans détailler les conditions convenues.
Enfin, Trump a annoncé un accord avec la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum, prolongeant de 90 jours les droits de douane en cours sur les produits mexicains, alors que des menaces d’augmenter la surtaxe à 30 % planaient.
Les économistes demeurent préoccupés par l’impact de ces droits de douane, susceptibles d’aggraver l’inflation, qui pourrait remonter à 3 %, et de freiner la croissance américaine, prévue à moins de 1 % pour le second semestre. Cette situation pourrait inciter la Réserve fédérale (Fed) à faire preuve de prudence, un développement inacceptable pour Trump. Mercredi, la banque centrale a maintenu ses taux d’intérêt inchangés, tandis que son président, Jerome Powell, semble éloigner la possibilité d’une baisse future, une décision qualifiée de « stupide » par le président américain.