Réactions de Dieynaba Diop sur l’accord commercial entre l’UE et les États-Unis
Invitée politique de « La Matinale », jeudi 31 juillet, Dieynaba Diop, députée socialiste des Yvelines, réagit à l’indignation d’Emmanuel Macron à la suite de l’accord conclu entre l’Union européenne et Donald Trump sur les droits de douane, rapporte TopTribune.
Lors du dernier Conseil des ministres avant la pause estivale, Emmanuel Macron a exprimé son mécontentement face à l’accord négocié entre Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, et le président américain Donald Trump, relatif à l’augmentation des droits de douane sur les produits européens exportés vers les États-Unis. Le président a déclaré : « Nous ne sommes pas assez craints ». Dieynaba Diop commente cette réaction dans « La Matinale ».
Alexandre Peyrout : « Pour être libre, il faut être craint. Nous ne sommes pas assez craints. » Partagez-vous ce constat ?
Dieynaba Diop : Je suis d’accord avec ce constat. Cependant, je me demande ce qu’il a entrepris pour éviter cet accord défavorable pour nous au sein de l’Union européenne. Ursula von der Leyen est proche de lui politiquement. Il y a eu des discussions, et les chefs d’États ont validé certaines décisions. Il est facile de critiquer après coup, mais gouverner exige d’influencer ces décisions en amont. J’aimerais comprendre ce qu’a négocié notre président et son équipe. Il est légitime de s’indigner maintenant, mais une action anticipée aurait été souhaitable.
Alexandre Peyrout : Emmanuel Macron pourrait vous rétorquer que les socialistes participent à la plateforme qui maintient Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission.
Ce n’est pas du tout comparable. Dans le cadre de l’Union européenne, au sein du Parlement européen, la dynamique est différente de celle en France. Ce n’est pas une confrontation entre une opposition et une majorité, comme nous en faisons l’expérience chaque jour à l’Assemblée nationale. Nous avons clairement exprimé notre refus de l’accord sur le Mercosur, ainsi que notre désaccord avec plusieurs autres décisions. Nos députés, comme Raphaël Glucksmann, Nora Mebarek et Chloé Ridel, ont toujours fait entendre notre voix à ce sujet.
Les Insoumis ont annoncé qu’ils allaient proposer une motion de censure contre Ursula von der Leyen. Le parti socialiste la soutiendra-t-il ?
Il est essentiel de rester pragmatique. Déposer une motion de censure est une démarche légitime, mais les chances qu’elle aboutisse sont minces. Nous soutenons qu’il faut d’abord dialoguer avec les députés pour s’assurer qu’il y ait une réaction de la part de l’Union européenne. Des mesures concrètes doivent aussi être prises, comme interdire certains produits sur des sujets spécifiques. Au-delà de la motion de censure, il est crucial de proposer des projets et de faire appliquer les mesures qui existent déjà au sein du Parlement européen.
En France, la question des motions de censure est également d’actualité. Au dernier Conseil des ministres, a-t-on dit aux ministres de préparer leurs départs ?
Je leur dirais qu’il faut agir avec cohérence. Des économies sont nécessaires dans le budget, mais il faut aussi réfléchir à la manière dont elles seront réalisées. Trop souvent, ces économies sont puisées dans les ressources des plus démunis. Nous proposons d’activer la taxe Zucman pour recueillir des fonds.
Cette taxe prélève sur les plus hauts patrimoines.
En effet, elle touche les très hauts patrimoines et permet de garantir que chacun fasse un effort. Je ne comprends pas qu’on ne puisse pas demander un sacrifice à ceux dont le patrimoine a doublé, passant de 600 à 1200 milliards.
Allez-vous soutenir cette motion de censure ?
Naturellement, nous serons parmi ceux qui la déposeront, surtout si les efforts continuent de peser sur ceux qui ont le plus besoin d’aide.
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