Le président américain a été condamné par une cour d’appel de New York, ce lundi 8 septembre, à verser 83,3 millions de dollars à l’autrice E. Jean Carroll pour l’avoir diffamée, sur fond d’accusations de viol, rapporte TopTribune.
Ce jugement fait suite à une décision rendue en janvier 2024 par un jury populaire, qui avait jugé Donald Trump coupable d’avoir diffamé cette ancienne chroniqueuse du magazine Elle après qu’elle l’a accusé de viol dans les années 1990. Les neuf jurés avaient fixé la somme à ce montant considérable afin de dissuader Trump de renouveler ses attaques contre Carroll.
Cette indemnité dépasse de loin les dix millions de dollars que la plaignante avait demandés pour préjudice moral et professionnel. Le républicain, en pleine campagne pour élire à nouveau à la Maison Blanche, avait dénoncé cette condamnation comme « ridicule » et avait promis de faire appel. Cependant, la Cour d’appel a jugé que le montant accordé par le jury était « raisonnable au regard des faits extraordinaires et choquants de ce dossier ». Elle a confirmé que le jury avait le droit d’estimer que Trump ne cesserait pas de diffamer Carroll sans une pénalité financière conséquente.
Agression sexuelle en 1996
Elizabeth Jean Carroll, âgée de 81 ans, a été journaliste et chroniqueuse pour l’édition américaine du magazine Elle. Elle a accusé Donald Trump de l’avoir violée en 1996 dans une cabine d’essayage d’un grand magasin new-yorkais. En 2022, sur la base d’une autre plainte pour viol et diffamation, elle avait déjà réussi à faire reconnaître Trump responsable d’agression sexuelle, obtenant un jugement lui ordonnant de verser cinq millions de dollars.
Avant le procès en diffamation en janvier 2024, Donald Trump avait multiplié les attaques sur son réseau Truth Social, accusant Carroll d’avoir fabriqué « une FAUSSE histoire à la Monica Lewinsky » et de vouloir « EXTORQUER » de l’argent. Il l’avait même qualifiée de « tarée » et avait qualifié son histoire de « bidon », en affirmant ne l’avoir « jamais vue de (sa) vie ». Lors de la procédure en 2022, il l’avait qualifiée de « malade ».
Trump avait été autorisé à témoigner brièvement lors du procès, bien que sa liberté d’expression ait été strictement encadrée pour éviter tout débordement. Il avait utilisé cette audience comme une plateforme médiatique pour sa campagne électorale, dénonçant ce qu’il qualifiait de « chasse aux sorcières » orchestrée par les démocrates et Joe Biden.