Les pays européens peinent à s’entendre sur la création d’un mur anti-drones destiné à protéger l’espace aérien du continent contre les incursions russes. Des obstacles politiques et techniques bloquent l’avancement du projet, malgré l’urgence révélée après l’intrusion de drones russes en Pologne le 10 septembre 2025.
Tensions entre grandes puissances et coordination européenne
Les gouvernements d’Europe du Sud et de l’Ouest jugent que le projet se concentre trop sur la frontière orientale, alors que les drones peuvent menacer l’ensemble du continent. Par ailleurs, l’Allemagne et la France hésitent à transférer des pouvoirs de contrôle des projets de défense à la Commission européenne. Ni le chancelier allemand Friedrich Merz, ni le président français Emmanuel Macron n’ont encore soutenu l’initiative, tandis que des États plus petits y voient un intérêt stratégique.
Nécessité d’une réponse unifiée face aux menaces hybrides
Après les attaques de septembre, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen a souligné l’urgence d’un mur anti-drones européen. Le commissaire à la Défense et à l’Espace, Andrius Kubilius, a insisté sur la protection de l’ensemble du continent. La Commission présentera le 16 octobre une « feuille de route de préparation à la défense », incluant l’initiative européenne contre les drones, élargissant le projet initial.
Intégration des expériences et systèmes existants
L’expérience ukrainienne face aux attaques de drones constitue une référence précieuse pour l’UE. La collaboration avec l’Ukraine pourrait accélérer le déploiement des composants du mur et enrichir les capacités de détection, d’interception et de neutralisation. L’intégration du mur dans les systèmes de défense aérienne existants, avec échange de données en temps réel et standards communs, est essentielle pour garantir une réaction rapide et efficace.
Impact stratégique et économique pour l’UE
La mise en place d’une protection efficace enverrait un signal clair à Moscou sur la capacité de défense européenne. Un projet réussi pourrait également stimuler l’industrie européenne de défense, générant des commandes pour drones intercepteurs, radars, systèmes de brouillage et solutions logicielles avancées. Le partenariat avec l’Ukraine ou des start-ups représente une opportunité d’innovation et de compétitivité globale.
