Dijon : découverte d'un escalier oublié menant à un caveau funéraire mystérieux dans une église désaffectée.

Dijon : découverte d’un escalier oublié menant à un caveau funéraire mystérieux dans une église désaffectée

19.06.2025
2 min de lecture

En 2024, des opérations de restauration au sein de l’emblématique église Saint-Philibert de Dijon ont radicalement transformé notre compréhension du passé de la ville, tant médiéval qu’antique. Ce projet, conçu initialement pour remédier aux nuisances provoquées par une dalle chauffante installée dans les années 1970, a révélé un caveau longtemps oublié, contenant des sépultures allant du VIe au XIIIe siècle, rapporte TopTribune.

Construit dans un style roman typique de la Bourgogne, l’église Saint-Philibert a connu une détérioration due à l’installation d’une dalle de béton qui a piégé le sel historique du site – un vestige de son usage en tant que dépôt de sel aux XVIIIe et XIXe siècles. Cette situation a engendré des fissures dans les fondements de l’édifice. Au cours des travaux, les ouvriers ont creusé à différents endroits, ce qui a rapidement métamorphosé le chantier en une opportunité d’excavation archéologique.

Les archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), supervisés par Clarisse Couderc et Carole Fossurier, ont mis à jour, sous le transept de l’église, un escalier menant à ce caveau révélant des cercueils d’enfants et d’adultes, soigneusement enveloppés dans des linceuls. Des pièces de monnaie anciennes et des chapelets ont également été découverts, illustrant des pratiques funéraires simples.

Des traces d’édifices antérieurs

Les fouilles ont également révélé des tombes sous dalles datant du XIe au XIIIe siècles, ainsi que six sarcophages de l’Antiquité tardive et de l’époque mérovingienne (VIe-VIIe siècles). L’un d’eux se distinguait par un couvercle sculpté, suggérant un statut particulier des défunts inhumés.

Outre les sépultures, les chercheurs ont trouvé des vestiges de murs construits selon la technique de l’opus spicatum, typique du Xe siècle. Ces découvertes renforcent l’idée d’une église antérieure sur le site, déjà soupçonnée lors de fouilles menées en 1923.

La mise à jour de sépultures allant sur près de 800 ans d’histoire positionne l’église Saint-Philibert comme un témoin exceptionnel de l’évolution des pratiques funéraires à Dijon. Les experts estiment que les sarcophages les plus anciens avaient probablement été initialement déposés dans un édifice préexistant, soulignant l’importance de ce site depuis l’Antiquité tardive.

Cette fouille inattendue à Saint-Philibert rappelle que les sous-sols de nos monuments historiques recèlent encore de nombreux secrets. Les lieux de culte, souvent superposés au fil des siècles, continuent de révéler des éléments fascinants pour la compréhension de l’histoire dijonnaise et des rites funéraires en Bourgogne.

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