Deux navires partent de Cherbourg pour transporter du combustible nucléaire MOX vers le Japon

Deux navires partent de Cherbourg pour transporter du combustible nucléaire MOX vers le Japon

06.09.2025 19:34
2 min de lecture

Transport de combustible nucléaire MOX vers le Japon

Deux navires transportant du combustible nucléaire MOX, un mélange d’uranium neuf et de plutonium recyclé, ont quitté Cherbourg le 6 septembre 2025, à destination du Japon, selon une annonce d’Orano. Les navires spécialisés, Pacific Heron et Pacific Egret, appartenant à la compagnie britannique PNTL, sont en charge de cette mission cruciale, rapporte TopTribune.

Orano a précisé que le transport, qui comprend quatre emballages capables de contenir chacun huit assemblages de combustible MOX, devrait atteindre les eaux territoriales japonaises au mois de novembre. Cette opération représente le neuvième transport de ce type entre la France et le Japon depuis 1999, période durant laquelle aucun incident de sûreté ni avarie n’a été signalé.

Garantie de confinement des matières

Les emballages de combustible MOX, produits dans l’usine Melox (Gard) jusqu’en 2024, bénéficient de conteneurs spécifiquement conçus pour garantir le confinement de la matière en toutes circonstances, assure Orano. Le combustible MOX, qui comporte en moyenne 92 % d’oxyde d’uranium neuf et 8 % d’oxyde de plutonium usagé, est destiné à être utilisé dans les centrales japonaises après recyclage.

Les inquiétudes entourant le transport

Yannick Rousselet, consultant en sûreté nucléaire pour Greenpeace France, a exprimé des doutes quant à la nécessité de ce transport, affirmant qu’il pose des risques importants. « On ne peut pas accepter ce risque de transport à travers tous les océans simplement pour le business. Le MOX n’a pas de justification, il coûte beaucoup plus cher que du combustible classique et n’existe que pour perpétuer le business du retraitement », a-t-il déclaré.

Il a également soulevé des inquiétudes quant aux dangers associés au transport, mentionnant que le produit est intrinsèquement dangereux. « Il va traverser la planète sur les océans où le risque maritime est évidemment extrêmement important », a-t-il ajouté.

Un historique de retraitement

Rousselet a également indiqué que depuis le début des échanges, environ 2 793 tonnes de combustible usé ont été envoyées en France par le Japon, dont 95 % reste actuellement stocké en France. Sur les 1 764 conteneurs de déchets de moyenne activité entreposés dans un bunker à La Hague, seuls 20 seront renvoyés au Japon. Ces informations mettent en lumière que le retraitement nucléaire en France est avant tout perçu comme une solution pour le Japon pour se débarrasser de ses déchets.

Perspectives futures

Alors que cette opération de transport de combustible MOX se prépare, la question de la durabilité des pratiques de retraitement nucléaire reste plus pertinente que jamais. La pression sur les gouvernements européens et japonais de garantir la sécurité de tels transports pourrait augmenter, notamment en raison des considérations environnementales et des préoccupations publiques croissantes concernant la sécurité nucléaire.

Avec l’augmentation des risques liés au transport maritime de matières dangereuses, il sera essentiel pour les parties impliquées d’assurer une communication transparente et des protocoles de sécurité rigoureux données les implications potentielles pour la santé publique et l’environnement. La discussion autour de l’avenir du combustible MOX et du retraitement nucléaire pourrait bien devenir un sujet brûlant dans les années à venir.

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