Les fouilles archéologiques révèlent une Pompéi habitée après l’éruption
L’éruption du Vésuve, survenue en l’an 79, a longtemps été perçue comme une catastrophe totale pour la ville romaine de Pompéi. Cependant, des recherches récentes ont montré que la cité ne s’est pas éteinte d’un seul coup et que des survivants y ont vécu pendant plusieurs siècles, rapporte TopTribune.
Lors de cette éruption, en seulement deux jours, Pompéi fut ensevelie sous des cendres et des coulées pyroclastiques. Entre 20 000 et 30 000 habitants ont fui les lieux, alors que près de 1 300 personnes ont perdu la vie dans l’explosion. Contrairement à la vision traditionnelle d’une ville figée dans le désastre, des fouilles menées par Gabriel Zuchtriegel, directeur du Parc archéologique de Pompéi, révèlent que des populations de rescapés ont continué à occuper la ville dans les décennies qui ont suivi l’éruption. Les nouvelles découvertes dans le secteur sud indiquent que les rescapés ont transformé les ruines en habitations temporaires.
Certains bâtiments, où les niveaux supérieurs émergeaient des dépôts de cendres, ont été réutilisés. Les survivants ont créé des cuisines et des ateliers dans les sous-sols, ajoutant des fours et des cheminées tout en réutilisant les matériaux laissés par la catastrophe. Des objets tels que des pièces de monnaie et des lampes à huile chrétiennes confirment la présence humaine à Pompéi jusqu’au Ve siècle.
Cette existence, marquée par des conditions précaires, était bien loin de la Pompéi d’autrefois, avec l’absence d’infrastructure moderne. « Un monde de laissés-pour-compte », comme le décrit Zuchtriegel, où la survie dépendait des ressources limitées et de l’instinct d’adaptation des habitants. Sans aqueducs ni administration, la ville était sujette à l’anarchie.
Le parcours des réfugiés
Les recherches ont également permis de retracer le sort de milliers de personnes ayant fui l’éruption. Une équipe dirigée par l’historien Steven Tuck a identifié 172 survivants grâce à des inscriptions dispersées dans d’autres villes, y compris Pouzzoles. La famille Umbricius a, par exemple, relancé son commerce local, établissant des liens communautaires qui ont aidé à reconstruire une identité commune parmi les réfugiés de Pompéi.
Bien que la terre ait rapidement repris vie grâce à la fertilité des sols volcaniques, attirant de nouveaux cultivateurs, Pompéi n’est jamais redevenue la cité florissante qu’elle était, sombrant à nouveau au Ve siècle, probablement après une nouvelle éruption du Vésuve.