Des projets d'usines de recyclage de batteries se multiplient à travers le Pas-de-Calais, Lyon et Val-d’Oise.

Des projets d’usines de recyclage de batteries se multiplient à travers le Pas-de-Calais, Lyon et Val-d’Oise.

20.06.2025 17:56
2 min de lecture

De nouvelles installations de recyclage des batteries automobiles émergent en France. La startup Battri a récemment ouvert un site à Saint-Laurent-Blangy, visant à conserver en Europe des métaux stratégiques tels que le lithium et le nickel. Ce site produira une « black mass », un mélange de poudre noire de minéraux et de métaux, rapporte TopTribune.

Cet établissement ne se limite pas au nickel, au cobalt, au lithium, au manganèse et au graphite présents dans les batteries ; il permettra également de récupérer du cuivre, de l’aluminium et des polymères. Avec un financement de 20 millions d’euros, le projet remplace deux initiatives industrielles mises en pause par Suez-Eramet et Stellantis en fin d’année 2024.

Site de l’ancienne usine Bridgestone

D’autres initiatives se préparent, comme celle de la startup lyonnaise Mecaware, qui prévoit d’implanter une unité de recyclage à Béthune sur le site de l’ancienne usine Bridgestone fermée en 2021. En outre, le groupe français Derichebourg, spécialisé dans le traitement et le recyclage des déchets, a annoncé un partenariat en mai avec le fabricant de batteries coréen LG pour établir une usine de black mass à Bruyères-sur-Oise (Val-d’Oise).

Ces projets sont notamment facilités par le nouveau règlement européen sur les métaux critiques (CRMA), entré en vigueur le 23 mai. Selon ce règlement, d’ici à 2030, 25 % des métaux critiques utilisés en Europe devront provenir de matières recyclées, 40 % des métaux importés devront être raffinés sur le continent et 10 % extraits de mines européennes. Cette initiative vise à rétablir la souveraineté de l’Europe dans un secteur dominé par la Chine.

« Une filière à construire »

À partir du 18 août, une nouvelle filière REP (Responsabilité Élargie du Producteur) sera instaurée pour les batteries automobiles, un secteur qui en était jusque-là dépourvu. Cela implique la mise en place d’un principe de pollueur-payeur pour le traitement des batteries en fin de vie.

La valeur des métaux présents dans un véhicule électrique moyen a connu une hausse d’environ 35 % entre 2022 et 2023, passant d’environ 130 dollars à 175 dollars par véhicule. Cette augmentation est principalement attribuée à la forte flambée des prix de certaines terres rares comme le dysprosium et le terbium, explique Bruno Jacquemin, délégué général chez Alliance des Minerais, Minéraux et Métaux.

Cependant, l’Europe fait face à un défi pour atteindre la circularité, c’est-à-dire produire des batteries neuves à partir de matériaux recyclés. Il existe un manque de fabricants de précurseurs de cathodes, qui sont des matériaux actifs nécessaires pour les batteries, dérivés de sulfate de nickel, de cobalt ou de manganèse présents dans la black mass. Battri prévoit de vendre sa black mass aux États-Unis ou en Corée, en attendant l’émergence d’usines européennes spécialisées dans la fabrication de cathodes et d’anodes. « Il y a une filière à construire », déclare Stéphane Séjourné, commissaire chargé de l’industrie.

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