
Chaque année, des sommes phénoménales, dépassant les milliards d’euros, dorment sans action dans les coffres de la Caisse des Dépôts (CDC), provenant de comptes bancaires négligés, de livrets d’épargne inactifs et d’assurances-vie non demandées. Cette institution publique revêt une importance majeure dans la sauvegarde de l’épargne populaire et dans le soutien à la croissance économique durable pour le bénéfice de l’État. À ce jour, plus de sept milliards d’euros attendent leurs propriétaires, et la CDC est souvent renommée comme le « site de la dernière chance » pour récupérer ces fonds égarés, rapporte TopTribune.
Un océan d’argent inutilisé
Depuis sa fondation, la CDC s’est engagée dans une mission d’une ampleur remarquable. Depuis 2016, elle a accueilli plus de neuf milliards d’euros, en grande partie grâce aux comptes inactifs; ceux-ci constituent en effet plus de 85 % des ressources accumulées. Environ 94 000 personnes parviennent chaque année à récupérer leur dû, avec une moyenne de 1 573 euros chacune en 2022.
Les données sont frappantes : à la fin janvier 2025, la CDC a dépassé le cap du milliard d’euros redistribués aux bénéficiaires. Cependant, environ 550 millions d’euros ont déjà été restitués à l’État après une période de non-réclamation de trente ans. Initialement, le service Ciclade avait répertorié 3,7 milliards d’euros non demandés, et lors des cinq premières années, 550,5 millions d’euros ont été retournés à leurs propriétaires légitimes.
Origine et gestion des fonds
Les ressources détenues par la CDC proviennent principalement de diverses sources : les comptes bancaires inactifs, les produits d’épargne salariale, les contrats d’assurance-vie abandonnés, les assurances décès temporaires, ainsi que les bons de capitalisation. Depuis 2014, la législation impose aux institutions financières de réaliser un audit annuel des comptes inactifs et des contrats non réclamés. Les banques doivent ainsi contacter les titulaires pour éviter la clôture automatique des comptes après dix ans d’inaction.
En cas d’absence de transactions sur un compte au bout de dix ans, les fonds sont transférés à la CDC, où ils sont conservés pendant une vingtaine d’années. Si aucun propriétaire ne se manifeste, ces sommes deviennent propriété de l’État après trente ans d’inaction.
Retrouver ses avoirs oubliés
Pour assister les citoyens dans la récupération de leur argent perdu, la CDC a lancé en janvier 2017 le site Ciclade. Ce service, totalement gratuit, permet de rechercher facilement les biens non réclamés sans nécessiter d’inscription préalable. Il suffit d’indiquer quelques données personnelles, telles que le nom, le prénom et la date de naissance, pour entamer la recherche.
Lorsque le système identifie une correspondance avec un compte ou un contrat manquant, il est indispensable de créer un espace personnel sur Ciclade pour soumettre une demande officielle de restitution. Ce procédé simple a permis à des utilisateurs, comme David — ainsi qu’à ses abonnés sur X (anciennement Twitter) — de découvrir qu’ils détenaient, soit une somme modique, soit même plusieurs milliers d’euros à leur nom.
Histoires et conseils pratiques
Marie Rialland souligne que cette démarche peut rapporter « quelques centimes » pour certains, tandis que d’autres peuvent récupérer « des dizaines, voire des centaines ou des milliers d’euros » (TF1). Antoine Djikpa encourage vivement les souscripteurs et les bénéficiaires potentiels d’assurances-vie ou de produits similaires à fournir des informations précises lors de la complétion des documents administratifs, afin de faciliter la récupération des sommes éventuellement non réclamées à l’avenir, dans un cadre de saine gestion financière personnelle (Sud Ouest).
Une question demeure concernant les petites sommes non réclamées. Philippe Martinie précise qu’« en théorie », elles doivent être transférées automatiquement après trente ans d’inactivité et à condition qu’aucune démarche formelle de la part du titulaire initial n’ait été entreprise.