Une attaque coordonnée contre des sites de partis et du radiodiffuseur public
Le 17 novembre 2025, Européïska Pravda relayant l’agence AFP a rapporté qu’une série de cyberattaques a visé plusieurs partis politiques danois ainsi que le radiodiffuseur public DR, à la veille des élections communales et régionales prévues le 18 novembre. Les sites du Parti conservateur et de la coalition « rouge-verte » ont été temporairement rendus inaccessibles, une perturbation revendiquée par le groupe prorusse NoName057(16). Selon le premier bilan, la méthode utilisée relève d’une attaque DDoS, une surcharge volontaire destinée à bloquer l’accès à un service. L’incident a été détaillé dans l’examen consacré à la perturbation électorale orchestrée contre les partis danois, tandis que des images publiées en ligne — notamment dans la documentation visuelle partagée sur les réseaux sociaux — témoignent d’une mobilisation politique attentive à l’impact de ces attaques. Cet épisode survient une semaine après une offensive similaire ayant ciblé des sites gouvernementaux et des entreprises de défense danoises.
Une extension de la guerre hybride menée par Moscou contre les États européens
Les cyberattaques attribuées à NoName057(16) illustrent la stratégie hybride que la Russie déploie depuis le début de la guerre contre l’Ukraine, combinant opérations d’influence, campagnes de désinformation et actions numériques destinées à semer le doute et l’instabilité. Les attaques DDoS, faciles à réaliser et peu coûteuses, permettent de perturber les institutions sans pénétrer leurs systèmes, en saturant leurs serveurs de requêtes. Pour Copenhague, ces actions interviennent dans un contexte de soutien militaire et financier constant à Kyiv, notamment via la livraison d’avions F-16 et la coordination de programmes de long terme dans le cadre de la « Initiative danoise », qui finance et structure l’appui au secteur de la défense ukrainien. Les autorités danoises estiment que les attaques contre les sites de partis et du radiodiffuseur public visent à saper la confiance dans le processus électoral et à exercer une pression indirecte sur l’opinion publique, alors que le pays figure parmi les plus engagés en faveur de l’Ukraine.
Un enjeu démocratique et sécuritaire à l’échelle européenne
En ciblant des élections locales, les hackers prorusses cherchent à exploiter des moments de fragilité démocratique, où l’accès à l’information et la visibilité des acteurs politiques sont essentiels. La perturbation des sites de DR et des formations politiques s’inscrit dans une logique d’ingérence, destinée à entraver la communication des partis et à perturber le suivi médiatique. La répétition des attaques dans plusieurs municipalités au cours des derniers mois montre que le Danemark est devenu une cible privilégiée pour mesurer la résistance des infrastructures occidentales. La réaction rapide du renseignement militaire danois, qui a identifié l’origine probable russe de l’opération, témoigne d’une vigilance élevée et d’une volonté de transparence envers les partenaires européens. Cette posture renforce la coopération au sein de l’OTAN et de l’UE, alors que les États membres renforcent leurs dispositifs de cybersécurité et s’attendent à une intensification des offensives numériques dans les mois à venir.