Le 28 août 2025, The New York Times a révélé que la Russie, ou des agents agissant pour ses services de renseignement, a déployé des drones espions au-dessus de l’est de l’Allemagne. Ces appareils auraient observé les itinéraires utilisés par les États-Unis et leurs alliés pour transporter des cargaisons militaires. Les données recueillies pourraient renforcer les campagnes de sabotage du Kremlin et fournir un avantage tactique aux forces russes en Ukraine.
Menace croissante de sabotage en Europe
Selon les services de sécurité américains et européens, les survols ne représentent pas seulement une activité de collecte d’informations. Ils pourraient préparer de futures opérations visant les infrastructures stratégiques de l’Union européenne et de l’OTAN. Les drones permettent à Moscou d’actualiser ses cartes des installations sensibles, d’identifier les points faibles des chaînes logistiques et de cibler les cargaisons les plus vulnérables. Toute perturbation de ces routes pourrait ralentir l’acheminement d’armes essentielles à l’Ukraine.
Usines d’armement sous surveillance
La révélation intervient au lendemain de l’inauguration par Rheinmetall d’une immense usine de munitions à Unterlüß, près de Hanovre. Le site doit produire jusqu’à 350 000 obus d’artillerie par an d’ici 2027, renforçant considérablement les capacités de défense européennes. Cette importance stratégique en fait une cible potentielle des opérations de sabotage russes. Même un accident impliquant un drone pourrait provoquer une explosion majeure, entraîner des victimes civiles et perturber la production militaire.
Risques pour l’aviation civile et dimension psychologique
Outre la menace sur les infrastructures, les vols de drones posent un risque sérieux pour l’aviation civile. Une collision avec un avion de passagers pourrait provoquer une catastrophe aux lourdes conséquences humaines. Parallèlement, Moscou utiliserait ces activités comme instrument de pression psychologique, démontrant sa capacité à agir en toute impunité au cœur de l’Europe malgré le renforcement de la surveillance.
Contexte et précédents de sabotages
Si les incidents de sabotage russes avaient atteint un pic l’année précédente, leur nombre a diminué grâce à une coopération accrue entre les services de renseignement occidentaux. Néanmoins, les attaques passées — incendies de dépôts au Royaume-Uni, cyberattaque contre un barrage en Norvège, dommages aux câbles sous-marins en mer Baltique — rappellent que la menace demeure. Des sources allemandes estiment que certains drones pourraient avoir été lancés depuis des navires en mer Baltique et notent que certains appareils seraient d’origine iranienne.
Défis pour l’UE et l’OTAN
Ces activités s’inscrivent dans une stratégie plus large visant à déstabiliser l’Europe et à miner la confiance des citoyens dans la capacité de leurs gouvernements à protéger l’espace aérien et les infrastructures critiques. La situation souligne la nécessité d’une coordination renforcée au sein de l’Union européenne et de l’OTAN afin d’anticiper de nouveaux incidents et de réduire les risques de tragédies.
