Des communautés 100 % féminines émergent en Chine, offrant soutien et entraide aux femmes

Des communautés 100 % féminines émergent en Chine, offrant soutien et entraide aux femmes

18.08.2025 13:44
2 min de lecture

Un gîte rural à Linan, en Chine, attire des femmes cherchant à échapper aux pressions socioprofessionnelles et aux jugements masculins. Ce lieu, où l’entraide et la détente priment, illustre l’émergence de communautés féminines en quête de sécurité et d’espace de parole, rapporte TopTribune.

Dans cet établissement, les participantes expriment le besoin de « parler librement de sujets intimes » et de « se faire des amies », loin des attentes sociétales. Après avoir préparé des plats traditionnels dans une cuisine avec vue sur les montagnes, elles échangent des rires autour d’un jeu de société dans un salon accueillant.

« Un espace 100 % féminin, c’est sécurisant. Entre femmes, on parle plus facilement de certaines choses », déclare Zhang Wenjing, 43 ans. Chen Fangyan, 28 ans, renchérit : « En présence d’un homme, on fait davantage attention à notre attitude. » Ce gîte, nommé « L’Univers imaginaire de Keke », est géré par Chen Yani, 30 ans, qui se souvient des pressions et du harcèlement qu’elle a subis dans sa carrière.

Pas « obligées de jouer un rôle »

Chen a réaménagé une maison à Linan pour accueillir ces sessions, permettant à douze femmes de fuir les questions intrusives de leurs familles, surtout pendant les festivités. « En famille, les femmes doivent souvent s’occuper des grands-parents, des enfants, du ménage. Elles ont besoin d’un endroit où elles ne sont pas obligées de jouer un rôle », souligne Chen Yani.

Yuan Xiaoqian, 29 ans, ajoute que grâce à leur indépendance économique, les femmes disposent désormais de plus de choix. Sur la plateforme Xiaohongshu, ces communautés féminines continuent de se développer.

« Force mentale »

Ces gîtes ne se limitent pas à l’hébergement ; ils sont également des lieux de solidarité. Par exemple, Yang Yun, 46 ans, a ouvert un espace à Xiuxi, proposant en contrepartie d’une adhésion de 3980 yuans (775 dollars) un accès illimité à vie pour ses membres. « Cela leur donne une force mentale », précise Yang, qui revendique 120 membres. Les participantes peuvent investir dans la rénovation de maisons du village pour les louer aux touristes.

Si certains critiquent ces initiatives pour alimenter un antagonisme entre les sexes, Chen Yani défend leur pertinence. « Les femmes, comme les enfants ou les seniors, constituent un groupe avec des trajectoires de vie et des problèmes similaires. C’est plus facile de se comprendre et de faire preuve d’empathie », clarifie-t-elle.

Colocations permanentes ?

D’autres espaces exclusivement féminins voient le jour en Chine. Lilith Jiang, 34 ans, fondatrice de la librairie-café « La moitié du ciel » à Pékin, souligne que les hommes ont de nombreuses occasions de socialiser, tandis que les femmes en manquent souvent. Chen Yani admet que son modèle économique est fragile, mais affirme : « Tant qu’il y aura une demande, il continuera d’exister. »

Lilith Jiang évoque également la pression sociétale sur les femmes concernant le mariage. Elle propose de considérer les colocations 100 % féminines comme une alternative viable pour vieillir entre femmes.

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