Des chercheurs observent des modifications génétiques chez les ours polaires face au réchauffement climatique

Des chercheurs observent des modifications génétiques chez les ours polaires face au réchauffement climatique

12.12.2025 16:36
2 min de lecture

Pour la première fois, des chercheurs ont mis en évidence des modifications de l’ADN au sein d’un groupe d’ours polaires, fournissant ainsi des indices sur leur capacité à s’adapter au réchauffement climatique, rapporte TopTribune.

L’étude, dirigée par le Dr Alice Godden de l’Université d’East Anglia en Angleterre, a analysé des échantillons de sang prélevés sur des ours polaires provenant de deux régions distinctes du Groenland, soumises à des climats très variés. Les chercheurs ont porté une attention particulière aux « gènes sauteurs », des fragments mobiles du génome qui peuvent influencer l’expression d’autres gènes, afin de déterminer leur comportement face aux variations de température.

Un ajustement de l’ADN

Les résultats de l’analyse montrent que certains gènes associés au stress thermique, au vieillissement et au métabolisme s’expriment différemment chez les ours polaires du sud-est du Groenland, où les températures sont plus élevées. « Ce groupe unique d’ours polaires réécrit en quelque sorte certaines parties de son propre génome pour survivre », a déclaré Alice Godden dans un communiqué.

Parmi les modifications observées, certaines concernent des zones liées au métabolisme des graisses, ce qui pourrait aider les ours à gérer les périodes de disette alimentaire. Les ours vivant dans les régions les plus chaudes avaient un régime alimentaire plus riche en végétaux, en comparaison avec ceux des régions nordiques qui consomment principalement des proies grasses telles que les phoques. Ce changement dans l’alimentation semble avoir entraîné des ajustements dans leur ADN, indiquant une certaine plasticité génétique.

Une espèce qui demeure menacée

Ces découvertes donnent une lueur d’espoir concernant la survie des ours polaires, alors que les projections indiquent que deux tiers de la population mondiale pourraient disparaitre d’ici 2050. Actuellement, le nombre d’ours polaires restants est estimé à environ 26 000 individus sur la planète. Néanmoins, le Dr Godden souligne que cette « adaptation positive » ne suffira pas à elle seule à prévenir leur extinction. « Nous devons tous poursuivre nos efforts pour réduire nos émissions de carbone afin de contribuer, potentiellement, à la survie de cette espèce », a-t-elle conclu.

Pour contextualiser ces résultats, il est crucial de considérer l’impact du réchauffement climatique sur l’habitat des ours polaires. En effet, la diminution de la glace de mer, due aux températures élevées, menace non seulement leur source de nourriture, mais également leur capacité à se reproduire. Ces défis environnementaux obligent les ours à effectuer des adaptations cruciales pour leur survie.

Des recherches antérieures montrent que les ours polaires sont déjà confrontés à des changements notables dans leurs comportements alimentaires et migratoires, tandis que les touristes n’hésitent pas à s’aventurer davantage dans les territoires jadis inaccessibles, exacerbant ainsi le stress sur ces animaux. Des études récentes suggèrent aussi que les interactions entre les ours polaires et d’autres espèces, ainsi que la compétition pour les ressources alimentaires, pourraient s’intensifier à mesure que leurs habitats deviennent plus confus en raison des impacts climatiques.

Des chercheurs misent sur des stratégies de conservation robustes et la nécessité d’engendrer une sensibilisation internationale sur les défis pressants auxquels sont confrontés ces animaux emblématiques. En parallèle, la recherche continue d’explorer les limites de l’adaptation génétique et l’interaction avec des facteurs environnementaux, afin de mieux comprendre comment ces créatures uniques pourront naviguer dans un avenir de plus en plus incertain.

La perspective de l’extinction massive des ours polaires ne dévoile pas seulement un triste tableau pour la biodiversité, mais soulève également des interrogations sur notre responsabilité collective face aux défis écologiques globaux. Les conclusions de l’étude mettent en relief l’urgence de l’action climatique et d’une mobilisation mondiale pour passer à des pratiques durables, afin d’assurer non seulement la survie des ours polaires, mais également de nombreuses autres espèces menacées à travers le monde.

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