Des carcasses de cétacés immergées en Méditerranée pour réduire les dangers maritimes

Des carcasses de cétacés immergées en Méditerranée pour réduire les dangers maritimes

01.10.2025 12:33
2 min de lecture

Un nouveau protocole, visant à renforcer la sécurité maritime et à respecter l’environnement, a été récemment mis en œuvre en Méditerranée. En juillet 2025, la dépouille d’un cachalot a été immergée dans un secteur profond au large de la Corse, dans le cadre du dispositif « Immercet ». Celui-ci consiste à remorquer les carcasses vers des zones maritimes où elles sont lestées et immergées, marquant un succès après un échec en août 2024, selon un communiqué de la préfecture maritime, rapporte TopTribune.

Initialement signalée flottante, la carcasse s’est retrouvée coincée dans une crique près de Calvi. Après des efforts de remorquage, elle a été immergée à environ 660 mètres de profondeur, permettant d’éviter les nuisances associées à d’autres méthodes de gestion.

Un « danger important »

Pourquoi cette opération ? D’après la préfecture, les dépouilles de grands mammifères marins, tels que les rorquals et cachalots, posent un « danger important pour le trafic maritime ». Deux options s’offraient : l’équarrissage, laborieux et générant des risques sanitaires, ou la destruction par explosifs, nuisible à la faune sous-marine. Le dispositif Immercet représente ainsi une alternative respectueuse et innovante, mise en œuvre en collaboration avec l’association Miraceti et le sanctuaire Pelagos, qui permet de limiter les échouages sur les côtes tout en favorisant le renouvellement de la biodiversité marine.

Ce système est aussi une occasion d’étudier l’écosystème associé aux carcasses, comme l’explique Laurène Trudelle de Miraceti. En effet, divers nécrophages, tels que requins et crabes, ainsi que des gastéropodes, polychètes et bivalves, se développent autour de ces sédiments proches des carcasses. « Plusieurs de ces espèces pourraient être endémiques des carcasses de cétacés », précise-t-elle.

Cétacés en danger

Sur les huit espèces de cétacés en Méditerranée, seules deux sont considérées comme non en danger : le grand dauphin et le dauphin bleu et blanc. Les autres, y compris le rorqual et le cachalot, appartiennent à des populations « fragiles », fortement affectées par le trafic maritime dense dans cette région. Les collisions entre grands cétacés et bateaux constituent la principale cause de mortalité non naturelle.

Les mesures prises pour le dispositif Immercet sont non seulement un moyen de protéger les cétacés, mais également une occasion d’en apprendre davantage sur la biodiversité marine en utilisant ces carcasses comme habitats pour d’autres espèces. Les recherches au sein de ce projet pourraient éclairer la nécessité de politiques de conservation plus robustes et de pratiques durables dans les eaux méditerranéennes.

En conclusion, l’initiative Immercet a le potentiel de redéfinir comment nous gérons les grands mammifères marins dans nos eaux, tout en soulignant l’importance de la conservation de la biodiversité. Avec un suivi rigoureux et des études supplémentaires, ce protocole pourrait offrir des solutions prometteuses pour l’avenir des cétacés et de l’écosystème marin dans son ensemble.

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Dernières nouvelles

À NE PAS MANQUER