Des affirmations erronées sur le réchauffement en Antarctique circulent sur les réseaux sociaux

Des affirmations erronées sur le réchauffement en Antarctique circulent sur les réseaux sociaux

02.10.2025 08:53
2 min de lecture

La désinformation sur le climat : le cas de l’Antarctique, rapportent TopTribune.

Depuis plusieurs semaines, des internautes propagent sur les réseaux sociaux des affirmations selon lesquelles l’Antarctique était plus chaud qu’aujourd’hui il y a mille ans. Ils soutiennent également que certaines régions du continent étaient déjà plus chaudes dès 700 après JC, mentionnant la prospérité de colonies d’éléphants de mer, de phoques et de manchots dans des zones exemptes de glace.

Cependant, dans un contexte de communication complexe sur le climat, d’autres sources affirment que l’Antarctique aurait gagné cette année 100 milliards de tonnes de glace, une première en plusieurs décennies. Cela suggérerait une absence de panique face au réchauffement climatique et à la fonte des glaces, une assertion que les experts jugent erronée.

FAKE OFF

Les publications en question proviennent principalement d’un compte X nommé « Association des Climato-Réalistes », qui véhicule une interprétation particulière de la « réalité ». Ce groupe prétend promouvoir un débat ouvert sur les enjeux climatiques, tout en diffusant des contenus climatosceptiques.

Les études scientifiques existantes mettent en évidence une marge d’erreur significative concernant la température d’il y a mille ans. Une étude récente publiée en septembre 2023 souligne que les tendances climatiques en Antarctique manquent de documentation précise en raison de l’insuffisance et de la rareté des observations climatiques directes. Les chercheurs signalent que ne pas considérer la variabilité climatique peut mener à sous-estimer l’ampleur du réchauffement provoqué par l’homme et ses conséquences sur ce continent.

En observant les dernières décennies, les températures en Antarctique ont augmenté de 0,22 à 0,32 °C par décennie, un taux d’élévation deux fois supérieur à celui du reste du monde. Par ailleurs, le réchauffement dans l’Arctique se produit trois à quatre fois plus rapidement.

L’Antarctique perd 136 milliards de tonnes de glace par an

La banquise, dont la taille est souvent un sujet de débat, a atteint récemment son troisième plus bas niveau au cours de près de cinquante années d’observation par satellite. Les années 2023 et 2024 figurent parmi les plus inquiétantes à cet égard.

Les rapports de la NASA indiquent que l’Antarctique perd de la masse de glace à un rythme moyen de 136 milliards de tonnes par an. Ces données sont dérivées des mesures de deux satellites surveillant les calottes glaciaires. Cette situation a pour conséquence une augmentation du niveau de la mer, posant un risque considérable pour les pays côtiers.

Il apparait que la désinformation persistante sur le climat résulte souvent des variations saisonnières de la banquise. Bien que des gains temporaires puissent être observés, notamment du côté Est, cela ne compense en aucun cas les pertes significatives observées en Antarctique de l’Ouest.

Alain Mazaud, chercheur émérite au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement, souligne qu’il est important d’examiner les tendances sur plusieurs années plutôt que de se fier à des observations ponctuelles, afin de bien comprendre le phénomène du réchauffement climatique.

A l’heure actuelle, la science du climat s’accorde à dire que sans une action internationale concertée pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, la situation ne fera qu’empirer. Le débat autour du climat doit donc se fonder sur des données solides et des analyses rigoureuses, loin des désinformations et des simplifications qui pourraient entraver les efforts de compréhension et de réponse aux défis environnementaux.

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