À peine 27 jours après sa nomination en tant que Premier ministre le 9 septembre 2025, et seulement 14 heures et 26 minutes après l’annonce de son gouvernement, Sébastien Lecornu a démissionné, battant ainsi tous les records de brièveté à ce poste. Il a remis sa démission au président de la République, Emmanuel Macron, le lundi 6 octobre, et ce dernier l’a acceptée. La carrière de Lecornu à Matignon est désormais terminée, rapporte TopTribune.
Durant cette courte période, écoulée entre son installation et sa démission, il a réussi à aborder la question des avantages des anciens Premiers ministres. Lecornu, en collaboration avec Emmanuel Macron, a signé un décret le 16 septembre 2025 mettant fin aux « avantages à vie » accordés aux anciens membres du gouvernement, y compris aux Premiers ministres.
Cependant, ce décret pose la question de son application pour Lecornu. En effet, qu’en est-il de ses propres droits une fois sa démission officialisée ?
Détails du décret signé par Lecornu
Ce décret limite à dix ans la période durant laquelle les Premiers ministres peuvent bénéficier d’un véhicule de fonction et d’un chauffeur à compter de la cessation de leurs fonctions. Il entrera en vigueur le 1er janvier 2026 et s’appliquera également aux anciens Premiers ministres « ayant quitté leurs fonctions il y a plus de dix ans ». Ainsi, Sébastien Lecornu ne sera pas concerné par son propre décret.
Les anciens Premiers ministres dont les fonctions ont cessé depuis plus de dix ans à la date de publication du présent décret cessent de bénéficier des moyens prévus à l’article 2 du décret du 20 septembre 2019 susvisé au plus tard le 1er janvier 2026.
Les Premiers ministres anciens concernés par cette loi incluent Jean-Marc Ayrault, parti le 31 mars 2014, avec tous ses prédécesseurs, tels que François Fillon et Dominique de Villepin.
De plus, ce nouveau décret n’affecte pas la possibilité pour les anciens Premiers ministres de demander un agent pour leur secrétariat particulier, déjà limité en 2019 à dix ans après la fin de leurs fonctions ou jusqu’à l’âge de 67 ans.
Dispositions sur la sécurité et la protection
Lecornu a également adressé une directive à la direction de la police nationale concernant une révision de la protection policière pour les anciens Premiers ministres. Cette protection pourra durer « trois ans à compter de la fin de leurs fonctions », renouvelable après une évaluation de sécurité, mais là encore, cela ne s’appliquera pas à lui car cette mesure prendra effet le 1er janvier 2026.
Ainsi, voici ce à quoi il aura droit selon les réglementations actuelles :
- Il pourra conserver une indemnité pendant trois mois, à condition de ne pas avoir d’activité rémunérée.
- Un « agent pour son secrétariat particulier » pendant dix ans.
- Une voiture de fonction avec chauffeur et les frais associés pendant toute la durée de service.
- Une protection policière, reconductible en 2026 selon le niveau de risque.
Indemnité de départ de plus de 16 000 euros
Contrairement à une idée reçue, les ministres et Premiers ministres ne perçoivent pas de retraite automatique. Ils reçoivent cependant une indemnité de départ de trois mois, équivalente à leur salaire en tant que ministre. Puisque Sébastien Lecornu était rémunéré environ 16 038 euros brut par mois, il percevra donc cette indemnité durant trois mois, totalisant plus de 48 114 euros, ce qui équivaut à plus de deux ans de salaire minimum.
Les parlementaires ayant occupé des fonctions ministérielles continuent de cotiser à leur régime de retraite spécifique, tandis que les ministres perdent tous leurs avantages une fois leurs fonctions terminées. Ils ne peuvent donc bénéficier que de trois mois de salaire, à condition de n’avoir pas d’autre emploi ou mandat.