Une figure emblématique du paysage politique français. Le député LR (Les Républicains) Olivier Marleix, qui a tragiquement mis fin à ses jours le 7 juillet 2025 à l’âge de 54 ans, était particulièrement connu pour sa défiance envers le macronisme, qu’il avait vigoureusement critiqué dans un ouvrage. Rappelons qu’il faisait preuve d’une certaine dignité, en se présentant comme un souverainiste, nostalgiques des valeurs gaullistes, rapporte TopTribune.
Personnage à l’humour pince-sans-rire, cet homme à la stature imposante possédait un crâne dégarni. Ironiquement, ses ascensions politiques avaient été favorisées par les revers de son propre parti, lui permettant d’obtenir des postes de responsabilité qui, selon de nombreux observateurs, mettaient en lumière ses nombreuses compétences. Nous allons examiner ici son parcours politique.
Un héritage politique
Marleix était également le fils d’Alain Marleix, un ministre ayant occupé des fonctions importantes sous la présidence de Nicolas Sarkozy, notamment au poste de secrétaire d’État. En tant que père de deux filles, il faisait partie d’une famille intimement liée à la politique française et possédait une expertise reconnue sur la carte électorale.
Après avoir apporté son soutien à Édouard Balladur lors de l’élection présidentielle de 1995, Olivier Marleix s’est illustré par une certaine discrétion. En 2012, il a été élu à l’Assemblée nationale, représentant l’Eure-et-Loir, bien loin de la circonscription d’origine de son père dans le Cantal.
Leadership face à l’adversité
Dans un contexte difficile, en 2022, et alors que Valérie Pécresse subissait une défaite cuisante avec moins de 5 % des voix lors de l’élection présidentielle, il s’est vu attribuer la direction d’un groupe LR dont les effectifs étaient réduits à une soixantaine de députés. Beaucoup d’entre eux avaient réussi à conserver leurs sièges grâce à leur ancrage local plutôt qu’à l’identité d’un parti affaibli.
Sa mission n’a pas été simple : il devait souvent composer avec un groupe fracturé, notamment lors des débats sur la réforme des retraites en 2023. Cette période a révélé des dissensions, environ un tiers des députés s’étant écartés des consignes du parti, mené par Éric Ciotti à l’époque, pour voter des motions de censure contre le gouvernement d’Élisabeth Borne. Roger Karoutchi, un sénateur influent au sein du LR, a reconnu les efforts de Marleix, louant son travail pour maintenir une certaine cohésion au sein d’un groupe dispersé.
Quelques mois plus tard, il a connu une victoire notable lorsqu’une motion de rejet de la loi sur l’immigration, soutenue par 40 de ses députés, a été approuvée en novembre 2023, marquant un tournant significatif dans sa carrière.
Combat et détermination
Lors des législatives anticipées de 2024, il s’est retrouvé en ballotage défavorable après le premier tour face à Olivier Dubois du Rassemblement national (RN). Toutefois, il a su renverser la situation pour être réélu avec 57 % des voix au second tour. Malgré son retour à l’Assemblée, il a dû céder son poste de leader des députés LR à Laurent Wauquiez, qui revenait sur la scène politique.
Lors de l’élection de Yaël Braun-Pivet à la présidence de la chambre basse, il avait fait sensation en apparaissant avec un livre sous le bras, celui de l’historien Jean-Clément Martin, illustrant son intérêt pour les grands moments de l’histoire française et leurs échos contemporains.
Un adversaire acharné du macronisme
Depuis 2017, il a incarné la figure d’un anti-macroniste farouche, n’hésitant pas à saisir la justice en 2019 après avoir dirigé une commission d’enquête sur le rachat controversé d’Alstom par General Electric, alors que Macron était ministre de l’Économie. Cet engagement se traduisait par une véritable animosité, non seulement à l’égard d’Emmanuel Macron, mais aussi contre les anciens membres du LR ayant rejoint la majorité.
Hommages et souvenirs
Le lundi de sa mort, des personnalités politiques, y compris le président Emmanuel Macron et le Premier ministre François Bayrou, ont salué sa mémoire. Des membres de la classe politique, de Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon, ont unanimement reconnu son engagement, son intégrité et son humanisme, soulignant la sincérité de ses convictions. Sa perte représente un grand vide dans la sphère politique française, riche de débats et d’engagements, montrant que même les figures les plus controversées peuvent laisser une empreinte durable sur leur pays.