Cette opération militaire est bien moins connue que le débarquement de Normandie, pourtant elle a son importance dans l’offensive finale des Alliés contre l’armée allemande.
Plus de deux mois après les commémorations en Normandie, la France s’apprête à célébrer le 80e anniversaire du débarquement de Provence, aussi appelé « opération Dragoon », jeudi 15 août. Cette opération fait partie d’un tout : au départ, elle devait se dérouler en même temps que « l’opération Overlord » en Normandie le 6 juin 1944, mais elle a été décalée de plus de deux mois car les Alliés n’avaient pas assez de navires et de troupes sur le moment.
Finalement, à partir du 15 août 1944, les Alliés alignent 100 000 Américains, Canadiens et Britanniques. Il faut y ajouter 250 000 Français qui constituent ce qu’on appelle « l’armée B », dirigée par le général de Lattre de Tassigny, qui deviendra ensuite la « Première armée » française. Parmi les hommes de « l’armée B », il y a un très grand nombre de soldats venus des colonies françaises, d’Afrique du Nord, d’Afrique noire, mais aussi des colonies d’Asie.
Quelque 2 000 bateaux
Les bateaux des Alliés sont partis d’Italie, de Corse, d’Algérie et de Tunisie. Parmi eux, il y avait des navires de débarquement. Le jour J, les forces alliées ont débarqué sur des dizaines de kilomètres du littoral du Var. Face à elles, les forces allemandes sont notamment composées d’anciens soldats soviétiques capturés et réenrôlés, moins bien armés et moins motivés. Par exemple, dans le massif des Maures, les Alliés ont affronté des hommes originaires d’Arménie, qui faisait partie de l’URSS.
Le débarquement se déroule plutôt bien, dans la mesure où les pertes de soldats alliés ont été dix fois moins importantes le premier jour du débarquement qu’en Normandie. Il faut dire que l’opération a bénéficié d’un gros travail de renseignement en amont. Le commandement allié avait prévu 40 jours pour conquérir la Provence, ce sera fait en deux semaines. Les Alliés visent plusieurs objectifs en Provence : les ports de Toulon et de Marseille et la route nationale 7 pour accéder à la vallée du Rhône.
Le Débarquement permet à la France de se faire une place à la « table des vainqueurs »
En prenant, les ports de Toulon et de Marseille, les Alliés peuvent faire arriver des renforts et du matériel sur le sol français : à la fin de l’année 1944, plus de 40% du matériel nécessaire aux armées alliées a transité par Marseille. Le débarquement de Provence a permis de libérer le sud de la France et les Alpes plus rapidement, sans attendre 1945. Et puis, avec la présence massive de soldats français, ce débarquement a aussi permis à la France d’être plus fortement associée à l’offensive alliée et, plus tard, de pouvoir s’asseoir à la « table des vainqueurs » de la guerre.