De la représentation traditionnelle du loup à un héros bienveillant : évolution de l'image du loup dans la littérature jeunesse

De la représentation traditionnelle du loup à un héros bienveillant : évolution de l’image du loup dans la littérature jeunesse

29.11.2025 18:27
2 min de lecture

Ce week-end du 29 et 30 novembre 2025, le loup figure en bonne place dans de nombreux albums au Salon du livre et de la presse jeunesse, le plus grand événement du genre, qui se déroule à Montreuil (Seine-Saint-Denis), rapporte TopTribune.

Si, traditionnellement, le loup dans les contes se manifeste souvent comme une figure redoutable, il est aujourd’hui de moins en moins perçu comme un personnage maléfique. Désormais, il apparaît sous des traits comiques, ridicules, voire bienveillants, en quête d’affection.

« C’est dans l’air du temps »

Les œuvres jeunesse récentes présentent un « Loup en slip » un peu naïf, ainsi qu’un « Petit loup » attendrissant, ou encore un loup cherchant refuge face à sa peur de l’obscurité.

« C’est normal qu’il y ait une génération d’auteurs qui veulent réhabiliter l’image du loup. C’est dans l’air du temps », déclare Wilfrid Lupano, le scénariste de la série à succès Le Loup en slip (éditions Dargaud), en collaboration avec les dessinateurs Mayana Itoïz et Paul Cauuet.

Habillé uniquement d’un slip rouge et blanc, ce loup candide tente de comprendre la forêt et ses habitants, incarnant ainsi les grandes questions que vivent les enfants à travers un humour accessible.

Dans le dernier tome de la série Les lopins du lapin, il fait face à des obstacles tels que des clôtures, des fils barbelés et des alarmes, suscitant un débat sur la propriété privée et l’espace public.

Le loup, « vedette » de nos histoires depuis des siècles

Michel Pastoureau, historien français et auteur de l’essai Le loup : une histoire culturelle, affirme que le loup demeure, plus que l’ours, « la vedette » des histoires humaines depuis des siècles.

Le loup est un peu seul à n’avoir jamais quitté notre imaginaire en Europe depuis la proto-histoire.

Michel Pastoureau Historien

Son omniprésence dans les contes, tels que ceux des frères Grimm et de Charles Perrault, ainsi que dans les Fables de Jean de La Fontaine, témoigne de son impact. Ces récits ont été popularisés par des dessins animés, notamment ceux de Walt Disney ou Tex Avery, où il est souvent anthropomorphisé.

Victime d’un « délit de sale gueule »

« Le loup est très bien outillé pour faire peur », résume Marie-Sabine Roger, qui revisite les contes célèbres, comme dans son dernier album L’Affaire des trois petits cochons (ingrats) aux éditions du Seuil.

Son caractère sauvage, ses crocs, son pelage sombre, son œil perçant… C’est le délit de sale gueule : il est forcément coupable.

Marie-Sabine Roger Autrice

À travers son récit, Roger souhaite inciter les jeunes lecteurs à « changer de point de vue » sur les réputations et les premières impressions.

Le « méchant loup », maintenant, on le cherche

Dans L’affaire Méchant loup, coécrit avec l’illustratrice Marjolaine Leray, Roger propose un loup pacifique, traînant devant le tribunal après un incident accidentel avec une chevrette bagarreuse.

Dans un autre livre, Le meilleur méchant loup du monde, l’autrice Lili La Baleine envoie le Petit Chaperon rouge à la recherche d’un loup « vraiment très peur ». Cependant, cette quête se révèle compliquée.

« Le loup incarne la personne qu’on déteste sans rien savoir d’elle », conclut Wilfrid Lupano. Les jeunes lecteurs, âgés de trois à cinq ans, ne sembleront pas effrayés par les aventures de « P’tit loup », qui, comme tous les enfants, se brosse les dents et va à l’école.

Source : AFP.

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