De faux journalistes pro-russes accusent Kyiv d’ingérence en Italie
De faux journalistes pro-russes accusent Kyiv d’ingérence en Italie

De faux journalistes pro-russes accusent Kyiv d’ingérence en Italie

03.11.2025 15:45
2 min de lecture

Des médias pro-russes ont diffusé un faux document prétendant démontrer l’ingérence de l’Ukraine dans la politique italienne. Le 2 novembre 2025, le site prorusse International Reporters Italia a publié sur la plateforme X une lettre falsifiée attribuée au ministère ukrainien des Affaires étrangères. Le document aurait soi-disant demandé aux diplomates d’ignorer le Mouvement 5 étoiles et de suivre des instructions vis-à-vis des partis Azione et Italia Viva, incluant un appel à des sanctions contre certains journalistes italiens. Cette tentative visait à accuser Kyiv d’une ingérence dans les affaires internes de Rome.

Une plateforme de désinformation financée par Moscou

Derrière son apparence journalistique, International Reporters est un réseau de propagande créé en novembre 2023 avec un financement russe. Ce site multilingue regroupe des propagandistes de plusieurs pays diffusant des récits justifiant l’invasion de l’Ukraine et glorifiant la politique étrangère du Kremlin. Parmi ses contributeurs figurent Adrien Bocquet (France), Andrea Lucidi (Italie), Vanessa Beeley (Royaume-Uni) et Christelle Néant (France), cette dernière étant connue pour son site Donbass Insider. La rédaction est dirigée par Viktoria Smorodina, également responsable d’une société russe nommée Laboratory of Attention, chargée de financer le média.

Réactions internationales et condamnation

Jeanne Cavelier, responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale chez Reporters sans frontières, a déclaré que International Reporters « sert ouvertement les intérêts de Moscou ». Selon elle, cette structure financée par des réseaux pro-Kremlin « pollue l’espace informationnel » en diffusant de faux reportages et des narratifs pro-russes à destination d’un public international. L’organisation a fermement condamné cet outil de désinformation qui porte atteinte à la liberté de la presse et à la crédibilité du journalisme indépendant.

La désinformation, un pilier de la guerre hybride russe

Cette opération s’inscrit dans la stratégie plus large de Moscou visant à influencer l’opinion publique en Europe et à fragiliser le soutien à l’Ukraine. Malgré l’interdiction dans l’UE de médias tels que RT et Sputnik, ces derniers continuent d’agir via des sites miroirs, des chaînes Telegram et des comptes X. Parallèlement, des plateformes prétendument indépendantes comme NewsFrontSouthFront ou Voice of Europe propagent des messages anti-européens et anti-OTAN, souvent coordonnés avec les services russes.

Réponse européenne et vigilance accrue

Les autorités européennes renforcent la lutte contre ces campagnes d’influence. L’initiative East StratCom Task Force de l’Union européenne surveille et expose régulièrement ces manipulations sur le site EUvsDisinfo. Grâce à ces efforts, l’Europe améliore sa capacité à détecter et neutraliser les opérations d’ingérence informationnelle orchestrées par le Kremlin, notamment durant les périodes électorales ou de crise.

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