Patrick Lefevere est une figure emblématique du cyclisme, ayant dirigé des équipes au plus haut niveau pendant 45 ans avant de quitter son poste à Soudal-Quick Step à la fin de la saison 2023-2024. Toutefois, cela ne diminue en rien sa passion pour le sport et ses opinions, notamment sur les coureurs qu’il a précédemment managés.
Le transfert de Remco Evenepoel chez Red Bull-Bora Hansgrohe a été officialisé le midi 5 août. Ce coureur, champion olympique du contre-la-montre à Paris en 2024, ainsi que champion du monde de l’effort solitaire en 2023 et 2024 et vainqueur de la Vuelta en 2022, incarne l’un des plus grands talents que le cyclisme ait jamais connus.
Ayant fait ses débuts professionnels au sein d’une seule équipe, Evenepoel s’apprête maintenant à intégrer une formation nettement plus compétitive pour les Grands Tours, entouré de coureurs confirmés comme Primoz Roglic et de jeunes prometteurs comme Giulio Pellizari et Florian Lipowitz, le champion du meilleur jeune lors du dernier Tour de France. Bien que le départ d’Evenepoel soit significatif, Patrick Lefevere ne semble pas être en colère, malgré sa réputation d’être franc lorsqu’il parle de ses anciens coureurs.
« Quand c’est fini, c’est fini »
Malgré les termes d’un « contrat de confidentialité », Lefevere a formulé ses réflexions sur cette séparation, qui a suivi le retrait d’Evenepoel lors de la dernière Grande Boucle. « En résumé : pas de rancune. C’est la vie. Le garçon a 25 ans et s’il peut améliorer sa situation financière en dehors, il doit saisir cette opportunité. Il ne va pas rester juste pour me faire plaisir. En termes de budget, nous ne pouvons pas rivaliser avec des équipes comme la UAE ou Red Bull. Nous n’avons jamais fait partie de l’élite en matière de budget », a-t-il partagé dans *Het Nieuwsblad*, un quotidien belge.
Il ajoute également que cette nouvelle n’a pas vraiment été une surprise pour lui : « C’est comme dans une relation : quand c’est fini, c’est fini. On le sent tout simplement. » Même s’il fait preuve d’empathie, il précise que « Remco a souvent affirmé qu’il ne nous quitterait jamais », avant de lui pardonner, considérant que ce genre de promesse est souvent prononcé dans un moment de grande émotion.
Bien qu’il ne garde aucune animosité, la perte d’un coureur de premier plan comme Evenepoel l’inquiète pour l’avenir de son équipe. Avec un budget insuffisant pour attirer les meilleurs talents du peloton, Lefevere ne s’attend pas à recruter un coureur de cette envergure dans un avenir proche. « Je suis réaliste : nous ne formerons probablement pas quelqu’un qui se retrouvera sur le podium final du Tour de France », a déclaré l’ancien manager.
Pour le moment, le monde du cyclisme observe avec intérêt les effets de ce transfert sur les différentes équipes, tout en anticipant les futures performances d’Evenepoel sous de nouvelles couleurs.