Les tensions au sein des Républicains (LR) se sont intensifiées suite à l’annonce du gouvernement Lecornu II, survenue dimanche soir. Malgré les directives du parti d’éviter toute collaboration avec le nouvel exécutif, plusieurs membres ont choisi de rejoindre ce dernier, sapant ainsi l’autorité de Bruno Retailleau, le président du parti, rapporte TopTribune.
En moins d’une semaine, la situation a pris une tournure inattendue pour Bruno Retailleau, ancien ministre de l’Intérieur. Reconduit dans le gouvernement précédent, il a annoncé son refus de participer au nouveau cabinet si son leader était issu de la gauche ou de la mouvance macroniste. Son opposition s’est davantage accentuée après la réaffirmation de Sébastien Lecornu à son poste. Retailleau espérait entraîner son parti à l’écart du gouvernement, d’autant plus qu’une large majorité du bureau politique avait voté contre cette participation.
Des divisions internes marquées
Élu avec 75 % des voix en mai, Retailleau a tenté de maintenir l’unité au sein du parti, mais a échoué. Six membres se sont rebellés en rejoignant le gouvernement, entraînant leur exclusion immédiate des instances dirigeantes du parti. Parmi eux, Annie Genevard, ministre de l’Agriculture, a réaffirmé sa fidélité à ses convictions sur X, tandis que Philippe Tabarot, reconduit aux Transports, a souligné la cohérence de sa position jusqu’à début octobre.
Rachida Dati, de son côté, a été reconduite au ministère de la Culture et a récemment été investie par le parti comme candidate à la Mairie de Paris. Les trois autres membres LR intégrés au gouvernement sont Vincent Jeanbrun (Logement), Sébastien Martin (Industrie) et Nicolas Forissier (Commerce extérieur et attractivité).
Des choix contestés au sommet
Les récentes nominations fragilisent encore davantage la présidence de Bruno Retailleau. Un cadre du parti a commenté: « Le roi est nu », exprimant une profonde inquiétude quant à la capacité de Retailleau à contrôler son parti. Ces choix semblent également indiquer que Sébastien Lecornu a su exploiter les divisions au sein des LR, ayant entretenu des dialogues séparés avec Retailleau et son rival Laurent Wauquiez, qui prétend que la majorité des députés LR soutiennent le gouvernement.
Dans ce contexte, les sénateurs du parti, qui continuent de soutenir Retailleau, témoignent d’un désaccord tangible au sein des instances du parti. L’exécutif a mis en lumière ces fractures dimanche, ce qui pourrait avoir des répercussions significatives sur l’avenir du parti et sur le paysage politique en France.