Congé de naissance : jusqu'à quatre mois de compensation pour stimuler la natalité

Congé de naissance : jusqu’à quatre mois de compensation pour stimuler la natalité

14.11.2025 13:43
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L’Assemblée nationale a validé l’introduction d’un nouveau congé naissance, accordé à chaque parent pour une durée maximale de deux mois, soit un total de quatre mois cumulés au sein d’un couple. Cette initiative, incluse dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, vise à encourager la natalité tout en favorisant une distribution plus équilibrée des responsabilités familiales entre les hommes et les femmes, rapporte TopTribune.

Un large consensus au sein du Parlement

Ce sujet constitue l’un des rares consents notables lors de cette session budgétaire. Avec un score de 288 votes en faveur et seulement 15 contre, les députés ont approuvé la mise en place de ce nouveau congé, qui vient s’ajouter aux congés maternité et paternité déjà présents. Ce système permettra à chaque parent de bénéficier d’un à deux mois de congé supplémentaire, proportionnellement à ses besoins. Le couple pourra ainsi cumuler jusqu’à quatre mois d’absence totale de manière flexible.

Le gouvernement a souligné une double visée : redynamiser la natalité en France, qui a connu une baisse significative depuis dix ans, et équilibrer les disparités économiques imposées aux femmes après la naissance d’un enfant. « Il est essentiel d’enlever les obstacles à la parentalité, surtout pour les jeunes salariés », a précisé un député de la majorité lors du vote à l’Assemblée, rapporté par BFM TV.

En 2010, la France enregistrait encore plus de 800.000 naissances annuelles, mais ce chiffre est tombé sous la barre des 700.000 en 2024, d’après l’Insee. Cette tendance a des répercussions sur la croissance potentielle ainsi que sur la viabilité des systèmes sociaux.

Indemnisation par la Sécurité sociale

Le congé naissance sera rémunéré par la Sécurité sociale à hauteur de 70 % du salaire net pour le premier mois et de 60 % pour le second. Ce mécanisme s’inspire des congés maternité et paternité existants. De plus, les partenaires sociaux pourront optimiser ce dispositif : certaines conventions collectives prévoient déjà des compléments de rémunération par l’employeur, permettant d’atteindre 100 % du salaire net.

Les syndicats reçoivent cette mesure avec intérêt, tout en appelant à la vigilance. La CFDT avertit que « le congé naissance ne doit pas devenir un privilège réservé aux professions à hauts revenus ». Selon eux, le risque réside dans le fait que les foyers les plus modestes pourraient renoncer à ce congé en raison d’une indemnité jugée insuffisante.

Un fort signal pour la politique familiale

Au-delà de la mesure elle-même, le gouvernement cherche à émettre un message politique fort : un investissement social visant à solidifier la cohésion familiale et à encourager la démographie. Le ministre des Comptes publics estime que le coût de ce nouveau dispositif sera compensé à long terme par les bénéfices sur l’emploi féminin, la natalité et donc, sur les recettes sociales.

Le congé naissance s’inscrit également dans une dynamique d’égalité professionnelle : en encourageant les deux parents à prendre part activement aux premiers mois de la vie de leur enfant, l’objectif est de réduire les inégalités de carrière souvent exacerbées par la maternité. Son application est programmée pour 2026, sous réserve d’une validation finale par le Sénat.

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