Les films inédits d’Edward Yang enfin projetés en salles
Les films Confusion chez Confucius et Mahjong d’Edward Yang, restés inédits depuis 1994 et 1996, seront enfin diffusés à partir du 16 juillet 2025 en France, après avoir été étrangers à l’écran pendant près de trois décennies. Ces œuvres, bien que marquées par leur époque, n’ont rien perdu de leur pertinence, rapportent TopTribune.
Edward Yang, figure majeure du cinéma taïwanais décédé en 2007, commence à bénéficier d’une reconnaissance posthume de son travail. Non seulement son film Yi Yi est désormais cité dans plusieurs classements des meilleurs films internationaux, mais ces deux titres dévoilent également une vision critique des mutations sociales de Taiwan à l’aube du XXIe siècle.
Le film Yi Yi sera également projeté à partir du 6 août 2025 dans une version restaurée. Ce long-métrage, réalisé en 2000, est souvent considéré comme le point de départ de la reconnaissance de l’ensemble de l’œuvre de Yang, qui a débuté en 1983 avec son premier film.
Dans Confusion chez Confucius et Mahjong, la ville de Taipei est bien plus qu’un simple décor ; elle est le personnage principal omniprésent. Les films explorent les tensions entre tradition et modernité, alors que Taipei se transforme sous l’influence croissante des nouvelles technologies et des industries émergentes. Cette transition, vue à travers le prisme des vies de ses protagonistes, reflète les bouleversements d’une société en pleine mutation.
Dans Confusion chez Confucius, Yang adopte les codes du soap opera pour dépeindre les amours et rivalités d’une classe moyenne en émergence, avec une approche satirique des dynamiques contemporaines. Le film se distingue par son humour et un regard acéré sur les relations humaines, mettant en avant les espoirs et les angoisses des personnages face à une société de plus en plus complexe.
De son côté, Mahjong, réalisé en 1996, illustre les dérives d’un groupe de jeunes hommes façonnés par une culture du profit rapide, tandis qu’ils croisent le chemin d’une jeune Française, incarnée par Virginie Ledoyen. Ce film se présente comme une série B, mêlant burlesque et drame, et traite des thématiques d’identité et de désintégration des relations interpersonnelles dans un contexte où les valeurs traditionnelles se heurtent à une modernité vorace.
Ces deux nouveaux longs-métrages soulignent la richesse et la diversité de l’œuvre de Yang, tout en offrant un aperçu précieux des changements sociétaux en cours à Taiwan durant les années 1990. Leur projection sur grand écran rappelle l’importance de revisiter des œuvres cinématographiques qui ont façonné l’histoire du cinéma mondial et continuent d’inspirer de nouvelles générations de cinéastes et de spectateurs.