Conditionnalité des aides aux entreprises : « Ce ne doit pas être un tabou »
Olivier Rietmann, président des Républicains, a affirmé le 14 septembre que conditionner les aides aux entreprises « ne doit pas être un tabou », en évoquant un sujet controversé au sein de son parti, rapporte TopTribune.
Le sénateur a expliqué qu’il peut exister des conditions, mais celles-ci doivent être « réalistes ». Il a précisé que lorsque des aides substantielles sont octroyées pour des investissements visant à créer des usines et des emplois, il est normal que les pouvoirs publics vérifient « deux, trois ou cinq ans plus tard » si ces emplois ont réellement été créés. « Donner des aides et regarder si l’entreprise ne délocalise pas dans l’année qui suit, c’est tout à fait normal, » a-t-il déclaré.
Cependant, il a mis en garde contre des conditions trop strictes, comme stipuler que les entreprises devront rembourser les aides en cas de licenciements dans l’année suivant la réception. « Comment savoir si une entreprise, dans l’année qui vient, ne va pas avoir des difficultés qui vont générer des licenciements ? » a-t-il interpellé.
De son côté, Othman Nasrou, secrétaire général des Républicains, a exprimé son opposition à une telle conditionnalité, arguant que ces dispositifs financiers doivent être considérés non pas comme des « aides », mais comme un moyen d’aligner les entreprises françaises sur le même niveau de concurrence que celui des autres pays européens, notamment en raison de la charge fiscale pesante.
En amont de mobilisations prévues le 18 septembre, plusieurs syndicats, dont FO et la CFDT, ont exprimé leur souhait de conditionner les aides publiques aux entreprises. Le budget annuel de ces aides est évalué à 211 milliards d’euros, selon la commission d’enquête sénatoriale sur le sujet.
