Alexandra Segond
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La conférence de presse de ce jeudi 26 juin 2025 a laissé un goût amer, alors que François Bayrou a fait le point sur les quatre mois de discussion autour des retraites. Bien qu’aucun accord formel n’ait été conclu avec les partenaires sociaux, le Premier ministre a souligné les « avancées » réalisées dans les négociations, qu’il a cherché à défendre ardemment, rapporte TopTribune.
Parmi ces avancées, un « compromis » a été mis en place pour « améliorer les conditions de retraite des salariés ayant des carrières hachées », une préoccupation particulièrement pertinente pour les mères de famille.
Un départ à la retraite à 66 ans et demi, sous certaines conditions
François Bayrou a admis qu’il demeure encore de nombreux « désaccords », mais a affirmé que tous les participants ont convenu d’améliorer les conditions de départ à la retraite pour les employés concernés, principalement les salariées.
Je suis impressionné par les progrès qui ont été réalisés depuis quatre mois. Je crois que vous allez constater cela.
Lors de sa conférence de presse de quarante minutes, le Premier ministre a mentionné six « avancées », dont la principale consiste à « réduire l’âge de départ à taux plein de 67 ans à 66 ans et demi » sans application de décote.
C’est quoi la décote, déjà ?
La décote est une réduction appliquée au montant de la pension de retraite de base versée lorsqu’un salarié quitte son emploi avant d’avoir atteint le nombre requis de trimestres pour bénéficier d’une retraite à taux plein. Dans ce cas, le montant de la pension est ajusté en fonction des trimestres non travaillés, ce qui constitue cette décote.
Cette proposition avait déjà été évoquée en début de semaine dans le texte de compromis proposé par Jean-Jacques Marette, le coordonnateur du conclave.
« Le gouvernement prendra ses responsabilités »
Un point de tension demeure à l’issue des discussions entre les partenaires sociaux qui n’ont pas quitté le conclave — notamment la CGT — sur la question du financement des ajustements concernant la pénibilité, a souligné François Bayrou, qui n’a pas l’intention d’abandonner.
Le compromis est à portée de main. Ces blocages sont minimes dans la dernière ligne droite.
Soulignant la nécessité de tracer un « chemin à suivre » pour finaliser ce conclave qui semble interminable, le Premier ministre a annoncé que des « experts et négociateurs » se réuniront à nouveau très prochainement pour travailler sur un accord plus global.
En cas d’absence d’accord, « le gouvernement prendra ses responsabilités et proposera des dispositions de compromis » à présenter au Parlement « dans l’automne », dans le cadre du projet de loi relatif au financement de la sécurité sociale, a-t-il conclu.
Le PS dépose une motion de censure
Cette situation se transforme en un nouveau répit pour François Bayrou, dont ce conclave devait marquer une étape décisive pour son gouvernement, déjà menacé de censure par l’opposition.
Les 66 députés du PS ont, de fait, déposé une motion de censure contre François Bayrou ce jeudi après-midi. Celle-ci devrait être soutenue par d’autres groupes de gauche, bien que le Rassemblement national ne semble pas encline à rejoindre le mouvement. Il est donc peu probable qu’elle aboutisse.
