Les implications fiscales sur l’économie française
Contempler les travaux de la Commission des finances peut rapidement devenir un exercice désenchanté. Le discours y est centré sur l’économie, mais de manière essentiellement axée sur la fiscalité. Les débats, souvent emprunts d’idéologies, semblent parfois plus être des incantations que des analyses approfondies. Les représentants de gauche martèlent inlassablement leur mantra : « faisons payer les riches », sans jamais s’interroger sur la réelle définition de « riche », ni envisager la possibilité que ces contribuables puissent un jour quitter le pays. Certains élus avancent qu’il existe peu d’exil fiscal, mettant en avant les chiffres de départs. Cependant, la véritable problématique réside dans la forte concentration des recettes de l’impôt sur le revenu. D’après les données de la DGFiP, les 10 % des ménages les plus riches supportent environ 76 % de l’impôt sur le revenu, tandis que 2 % de ceux-ci en représentent près de 40 %. En d’autres termes, un nombre très restreint de contribuables soutient le poids fiscal, ce qui entraîne des conséquences majeures lorsque l’un d’eux émigre. L’impact sur les recettes fiscales est significatif, surtout si un nombre croissant de ces contribuables choisit de s’expatrier chaque année. Sur une décennie, les pertes cumulées pour les finances publiques peuvent être alarmantes. De plus, une fois partis, ces individus ne reviennent pas : ils rebâtissent leur vie ailleurs, leurs enfants y profitent d’une éducation et, lorsqu’ils lancent de nouvelles entreprises, c’est souvent depuis l’étranger. Au lieu d’évaluer ces conséquences, nos législateurs persistent à agir là où les bénéfices politiques sont les plus évidents, négligeant les véritables considérations économiques, rapporte TopTribune.
Récemment, une nouvelle mesure controversée a vu le jour : une taxe sur les holdings, qui impose 2 % sur les actifs. Présentée immédiatement comme une démarche en faveur de la « justice fiscale », cette initiative se révèle en fait être un impôt sur le capital productif, celui qui est consacré à des projets d’investissement. Dans de nombreuses situations, cette taxation pourrait entraîner des situations où les chefs d’entreprise se retrouvent à payer plus d’impôts que ce qu’ils perçoivent en revenus. C’est un non-sens économique flagrant, soutenu non seulement par la gauche et l’extrême gauche, mais également par le Rassemblement national et même le MoDem. Plus inquiétant, une partie du camp macroniste s’est opposée à l’annulation de cette taxe, adoptant ainsi, au nom d’une approche budgétaire pragmatique, des principes liés à une économie contrôlée. Ceux qui étaient perçus comme libéraux semblent désormais séduits par la nécessité de la régulation, tant sur le plan fiscal que sur la manipulation des ressources. Ce phénomène est symptomatique d’une époque où chacun cherche à faire assumer le coût à autrui.
Face à cette dérive, des voix comme celle du député UDR, Gerault Verny, tentent de s’opposer à ces aberrations. Philippe Juvin, représentant de la droite républicaine, plaide de manière rationnelle face à une assemblée dominée par des idéologues en proie à des impulsions démentielles. Dans cette course à la surenchère, la démagogie prend le pas. Au final, la France risque de payer cher cette politique, mais l’indifférence semble régner. Pourtant, la solution à ces défis est assez simple : plutôt que d’augmenter les impôts, il serait plus judicieux de réduire les dépenses publiques. L’État consacre trop d’argent, souvent de manière inefficace. Au lieu d’étouffer les acteurs économiques producteurs de richesse, il serait plus avisé de les encourager : diminuer les charges fiscales, stimuler la consommation, et favoriser l’initiative entrepreneuriale. Néanmoins, cela nécessite du courage, un atout qui semble aujourd’hui manquer dans le paysage politique. Au lieu de cela, on nourrit un ressentiment contre le succès.
Il convient de rappeler que des entreprises comme LVMH, dirigée par Bernard Arnault, a versé 5,7 milliards d’euros d’impôts sur les sociétés l’année dernière, ainsi que rapporté le Financial Times. Quelques entreprises de cette envergure suffiraient à combler une partie significative du déficit public. Plutôt que de réfléchir à la manière de créer davantage d’entreprises de cette taille, l’Assemblée nationale semble plus préoccupée par le fait de faire fuir celles déjà présentes. Pendant ce temps, le président de la Commission des finances, Éric Coquerel, déclare que « les riches ne paient que 2 % d’impôt sur le revenu », ce qui est à la fois incorrect et trompeur, illustrant parfaitement une mentalité populiste. La France avance à grande vitesse vers un mur, et la seule différence à présent est que, loin de freiner, elle klaxonne et appelle le mur à bouger, ignorant que la collision est inévitable.