Les vacances estivales sont désormais un sujet de débat pour de nombreuses personnes, suscitant des questions sur leur durée optimale. Alors que certains affirment que deux semaines sont la norme, d’autres se demandent si des congés plus courts ou même prolongés seraient plus bénéfiques, rapporte TopTribune.
Pour Gilles Pronovost, professeur émérite d’études en loisir, culture et tourisme à l’Université du Québec à Trois-Rivières, les vacances sont devenues un droit indiscutable au sein de notre société. En moyenne, les Québécois bénéficient de 20 jours de congé par an, un chiffre supérieur au minimum légal de deux semaines.
Cependant, ce chiffre est trompeur, souligne Manon Poirier, directrice générale de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés du Québec. En effet, un sondage réalisé par Expedia révèle que seulement 45 % des Canadiens ont utilisé la totalité de leurs jours de congé en 2025.
Des recherches montrent que des vacances prolongées sont essentielles pour le bien-être et même pour améliorer la productivité au travail. Selon une étude menée en 2012 et publiée dans le Journal of Happiness Studies, le bien-être atteindrait un sommet après huit jours de congé. Cependant, une récente méta-analyse de l’Université de Géorgie a révélé que la satisfaction continue d’augmenter chaque jour de vacances. Ryan Scott Grant, l’un des co-auteurs, souligne que « plus les vacances sont longues, plus les gens se sentent bien ».
Selon Manon Poirier, les employeurs sont appelés à encourager des congés d’au moins une semaine. Geneviève Beaulieu-Pelletier, psychologue, partage cet avis, en insistant sur l’importance d’une déconnexion complète.
Ryan Scott Grant met cependant en garde : un long congé peut devenir un « couteau à double tranchant ». Au retour, les bénéfices peuvent s’estomper rapidement en raison d’une charge de travail accrue ou d’un changement abrupt de routine.
Pour atténuer ces effets, Geneviève Beaulieu-Pelletier suggère une reprise progressive du travail. « Si possible, évitez les réunions immédiates et indiquez que vous répondrez aux courriels au fur et à mesure », conseille-t-elle.
Les experts insistent également sur l’importance de se déconnecter pendant les vacances. Manon Poirier souligne qu’en 2015, un sondage a révélé que 40 % des personnes ne se déconnectaient pas durant leurs congés, souvent par choix personnel.
Pour profiter pleinement de leurs vacances, les individus doivent planifier leur temps, que ce soit pour des séjours prolongés ou des petites escapades. Geneviève Beaulieu-Pelletier souligne l’importance d’intégrer des activités plaisantes et de prévoir des moments de repos.
La recherche de l’Université de Géorgie a également établi que les activités physiques dominaient en termes de ressourcement durant les vacances, suivies d’interactions sociales, et enfin d’activités passives. Cependant, Ryan Scott Grant note qu’il reste encore des lacunes dans l’analyse de l’efficacité des combinaisons d’activités.
Gilles Pronovost conclut que ce n’est pas tant l’activité choisie qui importe, mais plutôt la façon dont elle est vécue en tant que temps de vacances. Il observe une tendance croissante vers des congés plus courts répartis tout au long de l’année, favorisant ainsi une meilleure gestion du temps de repos.
Geneviève Beaulieu-Pelletier affirme que si la durée des vacances est cruciale, il est tout aussi essentiel de reconsidérer son rythme de vie global afin de maximiser les bénéfices de chaque période de repos.
