Le ministre de l’Economie, Eric Lombard, et la ministre chargée des Comptes publics, Amélie de Montchalin, ont évoqué mardi des mesures à l’échelle européenne pour répondre aux flux de colis en provenance notamment des plateformes Shein ou Temu.
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Dans le contexte du conflit commercial lancé par Donald Trump, la France veut prendre des « mesures concrètes ». Le ministre de l’Economie, Eric Lombard, et la ministre chargée des Comptes publics, Amélie de Montchalin, ont annoncé, mardi 28 avril, la volonté du gouvernement français de proposer à l’échelle européenne des « frais de gestion forfaitaire » de « quelques euros » pour les« importateurs » et les « plateformes » de produits en provenance de Chine à petits prix. Dans le viseur, notamment, les plateformes Shein, Temu et Alibaba.
Pas moins de « 800 millions de petits articles arrivent chaque année sur notre territoire », a relevé Amélie de Montchalin, et « 91% de ces articles viennent de Chine, avec une vague massive de produits souvent dangereux ». « Je veux alerter les consommateurs : c’est à eux de choisir les produits qui respectent l’éthique, la planète et les finances publiques, a de son côté déclaré Eric Lombard. Quand les douaniers ouvrent aujourd’hui les colis, 94% des produits sont non conformes, dont 66% pour dangerosité. »
« Shein respecte l’ensemble des lois, réglementations et obligations fiscales » en France, a immédiatement réagi Quentin Ruffat, porte-parole de Shein dans l’Hexagone. « Le succès de notre entreprise repose sur notre modèle unique de production à la demande, et non sur des exonérations de droits de douane. Nous nous acquittons de l’ensemble des taxes applicables, notamment la TVA, les droits de douane, l’impôt sur les sociétés et les charges sociales. Au cours des trois dernières années, Shein a versé plusieurs centaines de millions d’euros de TVA en France », a-t-il ajouté.
« L’objectif, c’est d’aller vite »
En attendant le projet d’union douanière, qui prévoit la suppression en 2028 à l’échelle de l’Union européenne de la règle d’exemption des droits de douanes pour les colis de moins de 150 euros, le gouvernement français entend négocier avec des pays limitrophes comme l’Allemagne et les Pays-Bas pour mettre en place ce mécanisme de contribution des importateurs et des plateformes.
« Ce que la France propose, c’est de créer une coalition européenne pour que nous ayons, dès 2026, des frais de gestion forfaitaire qui nous permettront de s’assurer que ce qui rentre sur le marché européen ne met pas en danger la sécurité, l’economie et les finances publiques européennes », a expliqué Amélie de de Montchalin. « L’objectif, c’est d’aller vite », a-t-elle conclu.