Cinq informations essentielles sur la solarisation de la base sous-marine de Bordeaux

Cinq informations essentielles sur la solarisation de la base sous-marine de Bordeaux

01.07.2025 19:23
3 min de lecture

La ville de Bordeaux a récemment marqué un tournant dans son développement durable en posant un premier panneau solaire, emblématique, sur le toit de la base sous-marine, un bâtiment historique datant de la Seconde Guerre mondiale, situé dans le quartier des Bassins à Flot. Le projet ambitieux comprend l’installation de 13 000 m² de panneaux photovoltaïques sur une surface totale de 22 000 m², avec l’objectif de produire suffisamment d’énergie pour couvrir la consommation électrique annuelle d’environ 770 foyers bordelais, soit 3,4 GWh par an, rapporte TopTribune.

« La base sous-marine sera transformée en la plus grande centrale solaire installée sur un édifice historique protégé », a déclaré le maire écologiste de Bordeaux, Pierre Hurmic. Ce projet sera réalisé par le groupe EverWatt, par le biais de sa filiale BoucL Energie, qui s’engage à financer une part significative des 5,88 millions d’euros nécessaires.

Pourquoi cette base sous-marine ?

La municipalité vise à « solariser massivement le territoire, faisant de Bordeaux, qui bénéficie d’un ensoleillement moyen de 1 200 heures par an, une référence en matière d’énergie solaire », tout en démontrant la compatibilité de cette initiative avec la préservation du patrimoine. Édifiée par le régime nazi pendant la Seconde Guerre mondiale pour accueillir des sous-marins U-Boot, la base est un site chargé d’histoire et se rappelle des milliers de travailleurs obligés qui y ont travaillé, dont de nombreux républicains espagnols ont perdu la vie. Actuellement, elle abrite un espace culturel, les Bassins des Lumières, géré par Culturespaces.

Intervenir sur un bâtiment classé présente ses défis. Les panneaux doivent être discrets et installés de manière à respecter la structure. Pierre Hurmic souligne qu’il y a eu de nombreuses discussions avec les architectes des bâtiments de France pour garantir le respect du site tout en intégrant cette technologie verte.

Fonctionnement du système photovoltaïque

Environ 6 600 panneaux photovoltaïques fabriqués en Chine seront montés sur le toit d’ici mars 2026, avec une mise en service attendue en mai. BoucL Energie s’occupera de l’installation et de l’exploitation de la centrale solaire pendant 30 ans, soulignant la nécessité d’une autoconsommation collective. L’entreprise vise à fournir de l’énergie à un prix compétitif d’environ 120 euros par mégawatt-heure pour les entreprises situées dans un rayon d’un kilomètre autour de la base sous-marine. Son directeur général, Jérôme Owczarczak, explique que la gestion de l’énergie sera adaptée en fonction de la consommation réelle des clients, permettant un partage efficace des ressources.

Qui bénéficiera de cette centrale solaire ?

Les premiers clients incluront la base elle-même, notamment Les Bassins des Lumières. La Banque Alimentaire, située à proximité, a également manifesté son intérêt, visant à garantir un coût de l’électricité sur 15 ans pour 60 % de sa consommation, en sachant que l’énergie solaire est par nature intermittente et dépend des saisons.

Point de production d’énergie optimale

Au cours du lancement du projet, les participants ont souligné l’importance d’accélérer le développement des énergies renouvelables en réponse à la chaleur extrême qui touche une grande partie de la France. Toutefois, il est à noter que la production solaire n’est pas optimale pendant les périodes de chaleur intense. Jérôme Owczarczak précise que les panneaux solaires fonctionnent mieux à des températures autour de 25 °C, et leur rendement baisse de 0,1 % pour chaque degré au-delà de cette température. Ainsi, les endroits au climat tempéré peuvent être plus productifs que les régions les plus chaudes.

En France, 70 % de la production d’énergie solaire se concentre entre mars et octobre, les mois d’hiver étant les moins productifs malgré une luminosité parfois élevée, car cela ne garantit pas un bon rayonnement direct sur les panneaux. Jérôme Owczarczak souligne que pour répondre au défi climatique, un véritable mix énergétique est crucial.

Pourquoi ne pas couvrir l’intégralité du toit de la base sous-marine ?

Des limitations techniques ont conduit à la décision de ne pas recouvrir entièrement le toit. « Nous avons décidé d’équiper 22 000 m² de toiture, sur un total de 36 000 m², avec 13 000 m² de panneaux solaires, car ces derniers nécessitent des espaces de circulation pour la maintenance et d’autres interventions responsables. De plus, certaines sections du bâtiment sont trop endommagées pour permettre toute installation en raison des risques », conclut Jérôme Owczarczak.

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