Enquête sur Christian Estrosi et France Télévisions
Le maire de Nice et la présidente de France Télévisions ont été entendus lundi au sujet de plusieurs événements organisés entre 2018 et 2024, rapporte TopTribune.
Le 30 juin, Christian Estrosi, maire de Nice (Horizons), sa femme, la journaliste Laura Tenoudji, ainsi que Delphine Ernotte Cunci, la présidente de France Télévisions, ont été placés en garde à vue avant de retrouver leur liberté dans la soirée. Cette mesure s’inscrit dans le cadre d’une enquête visant à établir les conditions d’organisation d’événements à Nice, notamment pour « prise illégale d’intérêts » et « détournement de fonds publics », comme l’a confirmé le procureur de Marseille. Une dizaine de personnes ont été convoquées, incluant Jean-Christophe Tortora, président du journal La Tribune.
L’enquête se concentre sur la manière dont la ville de Nice et la métropole de Nice Côte d’Azur, sous l’administration de Christian Estrosi depuis 2008 et 2012 respectivement, ont attribué des aides publiques, tant directes qu’indirectes, à La Tribune pour le sommet Nice Climat, ainsi qu’à France TV Studio pour l’organisation de l’Eurovision Junior. Ces facilités ont été accordées en 2023, en raison des liens entre ces sociétés et Laura Tenoudji, salariée de France Télévisions qui a également collaboré avec La Tribune.
La portée de l’enquête s’est élargie pour inclure plusieurs événements supplémentaires organisés à Nice par France Télévisions, tels que les éditions 2018 et 2019 de la Fête de la musique, ainsi que La Tribune nouvelle entre 2020 et 2022, qui ont également bénéficié d’une aide publique, selon les déclarations du parquet.
Christian Estrosi, qui a quitté la garde à vue libre, a affirmé respecter le travail des enquêteurs tout en dénonçant une instrumentalisation politique de la justice par ses opposants. Il a déposé une plainte pour dénonciation calomnieuse. Son avocate a souligné que ces accusations provenant de l’opposition à l’approche des élections sont particulièrement déconcertantes. Estrosi a déjà prévu de se représenter pour un nouveau mandat en 2026.
France Télévisions a confirmé dans un communiqué que sa présidente et d’autres employés du groupe ont été convoqués. L’organisation a réaffirmé son intention de coopérer pleinement avec les autorités judiciaires, indiquant que les explications seraient réservées à la justice.