Chocolats de Pâques : on vous explique pourquoi les récoltes de cacao ont fondu et pourquoi les prix ont flambé
Chocolats de Pâques : on vous explique pourquoi les récoltes de cacao ont fondu et pourquoi les prix ont flambé

Chocolats de Pâques : on vous explique pourquoi les récoltes de cacao ont fondu et pourquoi les prix ont flambé

19.04.2025
2 min de lecture

L’association UFC-Que Choisir a constaté une hausse des prix de 14% en un an dans les grandes surfaces. Cette augmentation est notamment due au réchauffement climatique.

Des chocolats de Pâques vendus à Paris, le 13 mars 2024. (GUILLAUME BAPTISTE / AFP)
Des chocolats de Pâques vendus à Paris, le 13 mars 2024. (GUILLAUME BAPTISTE / AFP)

Lapins, cloches, œufs… Cette année, les prix des chocolats de Pâques ont augmenté en moyenne de 14% dans la grande distribution par rapport à la même période l’année dernière, selon une enquête réalisée par l’UFC-Que Choisir début avril. Cette hausse concerne également les marques distributeurs (+23%), qui restent toutefois moins chères que les grandes marques, selon l’association de consommateurs. « Tout le secteur du chocolat est impacté, pas seulement la grande distribution », analyse Patrick Roger, chocolatier parisien de renom, auprès de France 3 Ile-de-France. « Certaines fèves de cacao que l’on achetait 8 euros le kg il y a un an sont passées à 16 euros », explique un autre artisan sur France 2, qui se dit « obligé » de répercuter cette hausse sur ses prix.

Des prix au plus haut

Pourtant, après deux années d’inflation galopante, la hausse des prix des produits alimentaires est revenue à moins de 0,5% en 2024. Comment expliquer un tel contraste ? Tout d’abord, par une flambée des prix du cacao. « Le marché du cacao subit une flambée historique de ses cours », explique Gilles Rouvière, secrétaire général du Syndicat du chocolat.

Stables pendant une dizaine d’années, les cours du cacao ont en effet été multipliés par 4,5 en seulement deux ans. Sur le marché londonien des matières premières, la tonne de cacao valait 1 900 livres sterling (environ 2 200 euros) en janvier 2023, puis 3 800 livres en janvier 2024 (4 400 euros) et plus de 9 000 livres en décembre 2024 (10 500 euros). Malgré une légère baisse depuis, la tonne de cacao valait environ 6 200 livres (7 200 euros) à la fin du mois de mars.

« La demande en produits chocolatés a été relativement stable », ajoute Gilles Rouvière, alors que l’offre a diminué, ce qui a contribué à augmenter les prix de nos œufs, lapins et cloches en chocolat. Et le secrétaire général du Syndicat du chocolat d’ajouter que « la filière a subi une augmentation de différents coûts de production, comme l’énergie ».

Des récoltes au plus bas

Cette envolée des prix du cacao est la conséquence directe du réchauffement climatique. Car l’Afrique de l’Ouest, région cacaoyère qui fournit 70% des fèves de cacao dans le monde, est en proie à des phénomènes climatiques extrêmes ces dernières années, avec des épisodes de sécheresse intenses et des pluies diluviennes, provoquant des maladies dans les cultures.

« Au moment où il devait faire sec, il a beaucoup plu, et au moment où il devait beaucoup pleuvoir, il a fait sec, donc la floraison s’est très mal passée, ce qui a réduit le nombre de cabosses [les baies qui contiennent les fèves de cacao] par arbre », explique Thierry Lalet, président de la Confédération des chocolatiers et des confiseurs.

Pour l’heure, si le Syndicat du chocolat évoque une « évolution positive de l’approvisionnement » ces dernières semaines, l’organisation rappelle auprès du Figaro que des incertitudes climatiques pèsent encore sur les prochaines récoltes. Cette hausse des prix du cacao « montre à quel point il est important, pour tous les consommateurs à travers le monde », rappelle Rodrigo Carcamo, économiste à la conférence des Nations unies sur le commerce et le développement.

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