Une cinquantaine de mesures sont au programme. L’ensemble est jugé insuffisant par plusieurs observateurs, qui mettent notamment en cause son financement.
Une poignée de degrés, mais des risques gigantesques. Pour préparer la France à un réchauffement de 4°C, le gouvernement présente lundi 10 mars son troisième plan national d’adaptation au changement climatique (Pnacc), plusieurs fois retardé. La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, doit dévoiler la « version finalisée » de ce plan comportant un « ensemble d’actions concrètes pour adapter notre territoire » à l’évolution du climat, selon le gouvernement.
Parmi la cinquantaine de mesures du projet présentées en octobre figure le renforcement du fonds Barnier, créé en 1995 pour aider collectivités, petites entreprises et particuliers à financer les travaux nécessaires pour réduire leur vulnérabilité aux catastrophes naturelles, pour le porter à 300 millions d’euros. Un montant insuffisant, a déjà commenté France Assureurs.
En parallèle, le gouvernement veut renforcer les protections pour les travailleurs exposés aux canicules, mener différentes études pour mieux adapter les transports et exploitations agricoles, faire évoluer les règles de rénovation des logements ou encore mieux protéger de grands sites culturels français comme la tour Eiffel ou le Mont-Saint-Michel.
Des incertitudes sur la mise en œuvre
Si ce plan présente « un certain nombre de bonnes intentions », il se « heurte au fait qu’on ne sait pas si elles sont financées et comment elles sont pilotées », a commenté auprès de l’AFP Nicolas Richard, vice-président de France Nature environnement (FNE). « Il montre la bonne direction mais il lui manque une tête et des jambes », regrette-t-il.
Attendu depuis fin 2023, le Pnacc avait été annoncé comme un des axes majeurs de la stratégie du gouvernement Borne pour lutter contre le réchauffement climatique, en complément de la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. Mais il n’avait cessé d’être repoussé au gré de diverses échéances politiques, jusqu’à la dissolution de juin 2024 qui l’avait une nouvelle fois différé.
A cette époque, le Haut Conseil pour le climat avait jugé que le pays n’était pas à la hauteur, réclamant un « changement d’échelle dans l’adaptation ». Quelques mois plus tôt, la Cour des comptes avait pressé les pouvoirs publics de « prendre conscience » de l’urgence de s’attaquer à ce chantier, qui exige selon elle un « mur d’investissements ».