Un levier de croissance pour TotalEnergies
Le 16 septembre 2025, le gouvernement français a retenu le consortium TotalEnergies-RWE comme vainqueur du projet éolien offshore Centre Manche 2, une annonce exclusive rapportée par Les Echos. Cette initiative s’inscrit dans la volonté de TotalEnergies d’intensifier sa transformation vers les énergies renouvelables, une stratégie initiée en 2020, rapporte TopTribune.
Cette décision survient dans un contexte de réévaluation du portefeuille de l’entreprise. Bien que TotalEnergies conserve d’importantes activités liées aux hydrocarbures, elle se concentre désormais sur une expansion organique dans les secteurs de l’éolien et du solaire, visant à atteindre 100 GW de capacité renouvelable d’ici 2030. Le projet Centre Manche 2, dont la capacité précise reste à confirmer, s’ajoute à des investissements précédents comme celui dans le parc Seagreen en Écosse (1,1 GW), pour lequel TotalEnergies détient 25,5 % de participation.
Sur le plan économique, l’obtention de ce contrat envoie un message fort aux marchés. Elle atteste de la compétitivité de TotalEnergies dans un secteur où dominent encore des acteurs spécialisés tels qu’Ørsted et Iberdrola.
Les avantages attendus sont doubles : cette initiative renforce les actifs verts de TotalEnergies en Europe et améliore ses projections de rentabilité sur un segment qui profite de diverses subventions publiques et incitations fiscales. De plus, la stabilité des revenus provenant de la vente d’électricité via des contrats à long terme (PPA ou régulés) procure à TotalEnergies une visibilité précieuse dans ce marché de l’énergie en pleine mutation.
Une opportunité industrielle pour la France
Au-delà de ses implications pour l’entreprise, le choix de TotalEnergies a été perçu comme un catalyseur pour une relance industrielle indirecte. Le cahier des charges de l’appel d’offres Centre Manche 2 mettait un accent particulier sur l’utilisation de turbines fabriquées en Europe, un critère sur lequel le consortium franco-allemand a capitalisé pour remporter le contrat. Comme l’a dévoilé Energiesdelamer.eu, cet engagement en faveur de la chaîne d’approvisionnement a été déterminant dans l’attribution du projet.
La production locale de composants tels que les nacelles, les mâts et le câblage pourrait mobiliser plusieurs pôles industriels en France. Les ports de Cherbourg, Le Havre et Brest ont déjà été identifiés comme des plateformes logistiques stratégiques. De plus, la perspective de commandes importantes offre un soutien crucial aux secteurs en difficulté, notamment la métallurgie lourde et la construction navale.
L’impact économique de ce type de projet est bien reconnu. Pour chaque gigawatt éolien offshore, des centaines d’emplois directs peuvent être créés pendant les phases de chantier, sans compter les emplois indirects dans la sous-traitance, le transport et l’entretien. Les prévisions de l’ADEME estiment que l’éolien en mer pourrait générer 20 000 emplois en France d’ici 2035, un objectif que ces appels d’offres contribuent à réaliser.
Souveraineté énergétique et attractivité renforcées
Ce projet a également des répercussions macroéconomiques pour la France, particulièrement à un moment où les fluctuations des prix de l’énergie demeurent préoccupantes en Europe. En augmentant sa production électrique interne, l’État limite sa dépendance aux importations de gaz et d’électricité, tout en favorisant sa balance commerciale.
Le parc Centre Manche 2 s’inscrit dans une stratégie de souveraineté énergétique affirmée, plaçant les acteurs nationaux au cœur du processus. En ce sens, le choix de TotalEnergies garantit non seulement une gouvernance solide du projet, mais également une fiscalité qui profite directement aux collectivités locales.
De plus, cette réussite commerciale renforce l’image de la France comme un terrain d’investissement attractif pour l’éolien offshore. Cela revêt une importance capitale à une époque où d’autres pays européens, tels que le Royaume-Uni et l’Allemagne, ont pris une avance significative dans ce domaine. En alignant sa politique industrielle avec ses ambitions climatiques, la France cherche à créer une dynamique positive autour des énergies de demain.
Enfin, sur le plan financier, ce contrat pourrait améliorer la note ESG (environnementale, sociale et de gouvernance) de TotalEnergies, un critère de plus en plus crucial pour de nombreux investisseurs institutionnels. Cela pourrait également renforcer la valorisation boursière du groupe, ce que corroborent déjà plusieurs analystes favorables à la transition écologique de l’entreprise.