La baisse de la fréquentation des églises soulève des questions fondamentales
Nicholas Tom “N.T.” Wright, reconnu comme l’un des principaux érudits du Nouveau Testament de notre époque, s’interroge sur la diminution de l’assistance aux églises à travers le monde occidental. Ancien évêque de Durham et professeur à l’Université d’Oxford, il souligne que cette tendance n’a pas de réponse unique. Selon lui, aux États-Unis, un certain rejet du nationalisme chrétien est perceptible, certains déclarant que s’ils s’identifient à cela, ils s’éloigneront aussi vite que possible. En Grande-Bretagne, la baisse a atteint entre 5 % et 10 % selon les régions. Cependant, Wright fait état de la présence croissante de jeunes dans les églises, constitue un espoir pour le futur, rapporte TopTribune.
Dans son œuvre récente, The Vision of Ephesians, Wright affirme que l’église doit être un modèle de cette « nouvelle création ». Il évoque des gens ordinaires accomplissant des choses extraordinaires, démontrant ainsi que Dieu est vivant et actif, et faisant partie d’une communauté qui incarne cette nouvelle création. Paul, dans ses lettres, a toujours souligné cette nécessité d’unité et d’attractivité au sein de l’église, pour que les gens s’interrogent sur leur différence.
Wright souligne également l’importance de la multiculturalité dans l’idée chrétienne, en déplorant la séparation persistante entre les communautés. Au cours de l’histoire, des barrières ont été érigées, notamment entre Juifs et Gentils, alors que l’objectif de Jésus était de créer une humanité unie. Il critique les initiatives DEI (Diversité, Équité, Inclusion) qui, selon lui, sont souvent déconnectées du message chrétien et de l’Évangile.
Interrogé sur la responsabilité de l’église face aux tensions sociales contemporaines, Wright appelle les chrétiens à transcender les frontières implicites de leur société, en reflétant la diversité et l’unité au sein de leurs communautés. La réalité de l’église devrait ainsi être un reflet de la diversité humaine, en abrogeant les structures de pouvoir qui sont souvent basées sur des critères ethniques ou sociaux.
En ce qui concerne la notion de « guerre spirituelle », Wright met en garde contre la tendance à attribuer des luttes humaines à des forces spirituelles obscures, plaidant pour que les conflits soient abordés avec un regard critique et un engagement à l’amour plutôt qu’à la violence. Il s’oppose à l’idée que des interprétations littérales de l’Écriture justifient la violence, insistant sur le fait que la mission chrétienne doit se fonder sur l’amour et la création de nouveaux modes de vie.
Enfin, en abordant des passages controversés comme Ephésiens 5 sur le rôle des femmes, Wright défend l’idée que ces textes ont souvent été mal compris en servant à renforcer des structures patriarcales, alors que le véritable message appelle à l’amour et au service mutuel au sein des couples.
Entre un monde en constante évolution et la quête d’un dialogue authentique sur la foi, les réflexions de Wright offrent des perspectives essentielles sur le futur de l’église et son rôle dans la société moderne.