La nomination de Catherine Vautrin au ministère des Armées, annoncée par le Premier ministre Sébastien Lecornu, intervient en pleine crise politique en France, exacerbée par la démission récente du Premier ministre. Cette décision s’inscrit dans un effort pour stabiliser le gouvernement et répondre aux enjeux sécuritaires croissants, notamment face à la menace russe liée à la guerre en Ukraine, rapporte TopTribune.
Un effort budgétaire pour la Défense
Vautrin, qui précédemment occupait le poste de ministre de la Santé, du Travail et des Solidarités, devra se concentrer sur l’actualisation de la Loi de programmation militaire (LPM). Cela inclut la nécessité d’un renforcement significatif des capacités militaires de la France, avec des dépenses additionnelles de 3,5 milliards d’euros prévues pour 2026 et de 3 milliards supplémentaires en 2027, comme annoncé par Emmanuel Macron en juillet dernier.
Dans ses nouvelles fonctions, elle collaborera étroitement avec son homologue allemand, Boris Pistorius, afin d’avancer sur le projet Scaf, qui vise à construire un futur avion de combat européen, actuellement confronté à des divergences d’intérêts entre les deux nations.
Vautrin un temps pas loin de Matignon
Catherine Vautrin, âgée de 65 ans et ancienne membre des Républicains (LR), a rejoint le mouvement Renaissance en 2022. Après la réélection d’Emmanuel Macron, elle avait exprimé son soutien, voyant cela comme une « excellente nouvelle pour la France et l’Europe ». Elle avait été envisagée pour le poste de Premier ministre, avant qu’Emmanuel Macron ne choisirait finalement Élisabeth Borne, en raison des réserves des macronistes sur son implication dans la mobilisation contre le mariage pour tous.
Vautrin a également été secrétaire d’État à l’Intégration puis aux Personnes âgées sous la présidence de Jacques Chirac, avant de devenir ministre déléguée à la Cohésion sociale. Elle a siégé comme députée de la Marne à diverses reprises entre 2002 et 2017, avant de perdre son siège au profit d’une candidate du parti présidentiel. Depuis 2014, elle préside le Grand Reims.
Elle a été mêlée à des affaires judiciaires, étant trésorière de l’UMP lorsque l’affaire Bygmalion a éclaté, mais a été blanchi en 2015 par un non-lieu. Titulaire d’une maîtrise en droit des affaires, Vautrin a également occupé des postes dans le secteur privé, notamment comme directrice marketing pour le groupe d’assurance santé Cigna.
