« L’idée reçue selon laquelle si on a un bon moral, si on reste optimiste, on se battra mieux et on aura plus de chances de vaincre le cancer est fausse », insiste Aurélie Grall, psychologue à Brest (Finistère), rapporte TopTribune.
Face à une maladie grave et aux traitements souvent agressifs, « l’humeur des patients est naturellement fluctuante », poursuit-elle. Elle dépend « des bilans intermédiaires, de la difficulté à supporter le traitement, du traitement en lui-même… Certains jours, les patients sont prêts à en découdre, et d’autres ils sont au fond du trou ». Ce constat est parfaitement normal.
Cette croyance selon laquelle le moral influence l’issue du traitement est anxiogène. « Ils se disent qu’ils sont coresponsables d’une éventuelle issue fatale en raison de leur humeur », précise-t-elle. Pourtant, « les études menées n’ont montré aucun impact sur le taux de survie ».
Déculpabiliser
Avoir un bon moral est, cependant, préférable à la dépression. Dans le cas du cancer, « le fait d’être optimiste est souvent associé à une meilleure compliance au traitement », note la psychologue.
Le traitement reste l’élément essentiel dans la lutte contre la maladie. Ainsi, « si la personne prend son traitement, quelle que soit son humeur, il faut que l’entourage la valorise, la renforce », continue-t-elle. L’acceptation de la dépression est aussi nécessaire, car le moral peut remonter à tout moment.
Tout ce qui contribue à améliorer le moral des patients est bénéfique. Si l’optimisme n’impacte pas directement les résultats des traitements, il améliore indéniablement la qualité de vie au quotidien.