"Ça va s'arrêter quand ?" : près de Detroit, ces salariés de Chrysler divisés après des mises à pied à cause des droits de douane américains
"Ça va s'arrêter quand ?" : près de Detroit, ces salariés de Chrysler divisés après des mises à pied à cause des droits de douane américains

« Ça va s’arrêter quand ? » : près de Detroit, ces salariés de Chrysler divisés après des mises à pied à cause des droits de douane américains

07.04.2025
2 min de lecture

Les droits de douane annoncés par Donald Trump produisent leurs premiers effets. Stellantis met à pied de 900 ouvriers dans ses usines sur le continent américain, dont 170 à Warren, près de Detroit.

À côté de l’immense parking de l’usine d’assemblage de camions Chrysler de Warren, dans l’agglomération de Detroit aux États-Unis, le Motor City Bar, un pub avec billard, fléchettes et match de baseball sur les télévisions, accueille les employés.

« C’est un moment très difficile », lâche James, installé au comptoir avec un verre comptoir, après sa sortie de l’usine. Les droits de douane annoncés par Donald Trump font leurs premières victimes dans l’industrie automobile alors même que le président américain avait promis de réindustrialiser le pays grâce à sa guerre commerciale.

Le constructeur automobile Stellantis, propriétaire de Chrysler notamment, a décidé de mettre à pied 900 ouvriers américains dans ses usines du Midwest et de suspendre deux de ses sites au Canada, à partir de lundi 7 avril et pour une durée de deux semaines. Le groupe anticipe une baisse de la demande, conséquence de la taxe de 25% imposée sur tous les véhicules et pièces détachées venues de l’étranger.

Tous les salariés ne sont pas d’accord

À Warren, 170 personnes sont mises à pied à partir de lundi matin. Ce n’est pas le cas de James qui explique « avoir la chance de travailler ici depuis un bout de temps »« J’ai vraiment de la peine pour mes camarades », affirme le salarié de Chrysler. Il affirme que cette situation est « la faute des taxes », car « les prix ont augmenté »« Ça ne va pas aider à vendre plus, plus vite. On met des taxes sur un pays, il nous met des taxes. Ça va s’arrêter quand ? Bien sûr qu’on préfère que les voitures soient fabriquées ici, mais je ne crois pas que ça va nous sauver de l’emploi. J’ai besoin de le voir en tout cas pour le croire », détaille James.

Une heure plus tôt, Jim était à sa place au bar. Il est employé à Warren depuis 17 ans. Et pourtant, Donald Trump a tout son soutien. « Les taxes de Trump vont nous apporter plus d’emplois. On aurait dû le faire depuis des années », estime-t-il. « On paye des taxes à tout le monde, partout. C’est la première fois que les autres vont devoir rembourser ce qu’ils nous doivent », assure Jim.

« Je pense que l’usine et les ouvriers vont survivre à cette situation qui est temporaire. »

À quelques rues, une réunion d’information est organisée dans le bâtiment d’une antenne locale du principal syndicat automobile, United Auto Workers (UAW). « C’est le désordre, on n’aurait pas pu choisir pire pour gouverner le pays », assène Dave, tout juste retraité de Chrysler, devant l’entrée  du local syndical.

« Ça ne se fait pas du jour au lendemain »

Selon lui, « 900 personnes viennent d’être mises au chômage technique, mais ça peut devenir des licenciements, même chose chez les autres constructeurs, General Motors, Ford… » Le jeune retraité estime qu’il n’y a « aucune chance que les emplois reviennent tout à coup aux États-Unis »« Ça prend du temps de construire une usine, former des gens, ça ne se fait pas du jour au lendemain », souligne-t-il.

Mais ici, beaucoup d’employés préfèrent ne rien dire par crainte d’être licenciés. Même le responsable syndical refuse les questions de notre journaliste qu’il chasse jusqu’au bout de la rue d’en face. Le moment est tendu. En janvier, l’UAW avait soutenu les taxes Trump en promettant le retour de l’emploi à Detroit dans les tout prochains mois.

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