Le 12 octobre 2025, Sébastien Lecornu a présenté son nouveau gouvernement, soulevant immédiatement des interrogations sur la durabilité de son mandat. Après un premier gouvernement d’une durée record de seulement 14 heures, le gouvernement Lecornu II commence déjà sous haute tension, rapporte TopTribune.
Ce 13 octobre 2025, alors que le Premier ministre entame cette nouvelle semaine à Matignon, il doit faire face à une opposition qui se renforce. Les passations de pouvoir dans les différents ministères ont eu lieu dans le calme, souhaité « sobre » par Matignon, sans présence médiatique ni invités.
Dans l’après-midi, à 14h30, Sébastien Lecornu doit réunir ses nouveaux ministres pour discuter des prochaines étapes. Toutefois, deux motions de censure spontanées ont été déposées par le Rassemblement National (RN) et La France Insoumise (LFI) ce matin. La motion de LFI a été soutenue par 87 élus de gauche, y compris l’ensemble des 71 députés insoumis, ainsi que plusieurs élus écologistes et communistes.
Lundi : Conseil des ministres et déclaration de politique générale
Le conseil des ministres inaugural se tiendra mardi à 10 h, selon la nouvelle porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon. L’objectif de cette réunion sera d’examiner un projet de budget pour le transmettre au Parlement, conformément aux délais requis par la Loi organique n° 2001-692.
L’Assemblée nationale doit se prononcer, en première lecture, dans le délai de quarante jours après le dépôt d’un projet de loi de Finances. Le Sénat doit se prononcer en première lecture dans un délai de vingt jours après avoir été saisi.
Cependant, l’enjeu majeur se situe dans l’après-midi avec la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu à l’Assemblée nationale. À la fin de cette déclaration, le Premier ministre n’est pas tenu de demander un vote de confiance, une option qu’avait choisie François Bayrou, sans succès, ce qui avait conduit à sa démission.
Mercredi : Examen des motions de censure
Le mercredi quatorze octobre marquera le début des débats sur les motions de censure déposées par LFI et RN. Selon l’article 49-2 de la Constitution, « le vote [de la motion de censure] ne peut avoir lieu que quarante-huit heures après son dépôt ». Ceci détermine le cadre légal autour de ces motions, qui se distinguent des motions provoquées par le Premier ministre.
L’Assemblée nationale met en cause la responsabilité du Gouvernement par le vote d’une motion de censure. Une telle motion n’est recevable que si elle est signée par un dixième au moins des membres de l’Assemblée nationale. Le vote ne peut avoir lieu que quarante-huit heures après son dépôt.
Les chances de succès de ces motions dépendent largement du vote des 69 députés du groupe socialiste, qui ont conditionné leur soutien à des engagements de Sébastien Lecornu concernant la réforme des retraites de 2023. Si la gauche et le RN s’unissent pour voter la censure, une majorité pourrait être atteinte, forçant Sébastien Lecornu à présenter à nouveau sa démission à Emmanuel Macron, relançant ainsi la question d’une éventuelle dissolution de l’Assemblée.